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Traités par médicaments ou thérapie cognitive

Troubles anxieux : seul 1 enfant sur 2 soulagé à long terme

Par Audrey Vaugrente

Les traitements des troubles anxieux chez l'enfant ne seraient efficaces, à long terme, que chez la moitié des malades. Une étude montre qu'un suivi sur plusieurs années est nécessaire.

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En matière de traitement des troubles anxieux, le cas d'un enfant est toujours problématique. En France, 5% des enfants sont concernés. Comment les prendre en charge ? Parviennent-ils à gérer définitivement leur anxiété ? Faut-il poursuivre un traitement sur le long-terme ?  Une étude menée par 5 instituts américains pour enfants, parue ce 29 janvier dans le JAMA Psychiatry, affirme qu'on sous-estime l'importance d'un suivi rigoureux et vigilant.

 

Une thérapie pendant 6 ans

Un enfant, un adolescent ou un jeune adulte traité pour anxiété, même sur la bonne voie, ne doit pas être abandonné une fois que son état s'est amélioré. Un tel trouble pendant l'enfance augmente le risque de dépression, d'usage de drogues ou de problèmes scolaires à l'avenir. L'étude a porté sur 288 patients âgés de 11 à 26 ans. Tous ont suivi un traitement pour leurs troubles anxieux sur une durée de 3 mois. Certains ont été traités par médicaments, d'autres par une thérapie cognitivo-comportementale, et d'autres encore par ces deux méthodes.

 

Sept participants sur dix ont eu besoin d'une thérapie intermittente au cours des 6 ans de suivi. Cette donnée montre, selon les chercheurs, que seul un suivi soutenu peut aider à repérer les premiers signes d'anxiété et à prévenir la résurgence de troubles anxieux. « Ce n'est pas parce qu'un enfant réagit bien à un traitement précoce que notre travail est fini, et que nous pouvons baisser la garde », estime le Dr Golda Ginsburg, psychologue au Johns Hopkins Children's Center, qui a participé à l'étude.

 

Les filles, deux fois plus touchées par les troubles anxieux

Un peu moins de la moitié des jeunes traités pendant trois mois sont parvenus à se débarrasser des troubles anxieux. « Nos découvertes sont encourageantes puisque presque la moitié de ces enfants parviennent à des améliorations significatives et n'étaient plus malades après une moyenne de six années de traitement; mais dans le même temps, nous devons prêter attention à l'autre moitié qui ne fait pas aussi bien et trouver comment faire mieux », estime le Dr Ginsburg.

 

Les chercheurs se sont aperçus que l'approche thérapeutique adoptée n'influence pas le risque de rechute. C'est une bonne nouvelle, car cela signifie qu'il est possible d'adapter le traitement selon les patients. En revanche, l'identité sexuelle et le milieu familial ont un rôle non-négligeable dans les rechutes. Une fille risque deux fois plus de souffrir à nouveau de troubles anxieux. Une famille stable sera en revanche plus propice à la disparition de l'anxiété qu'un environnement familial perturbé. Cela comprend la présence de règles claires dans le foyer, la confiance entre les membres de la famille et le temps passé ensemble.