1 à 5% de notre ADN moderne nous provient de Néandertal. C'est la conclusion qu'on tiré deux études sur le génome. L'une s'est intéressée aux conséquences de la reproduction entre nos ancêtres et Néandertal et est parue ce 29 janvier dans la revue Nature. L'autre a étudié les variations entre l'ADN des deux espèces, et la localisation exacte des fragments néandertaliens dans l'ADN de nos contemporains. Les résultats ont été publiés ce 29 janvier dans la revue Science.
Une reproduction entre hommes et Néandertal
Une quantité non-négligeable de l'ADN moderne est d'origine néandertalienne. L'homme de Néandertal a disparu il y a environ 30 000 ans et vivait dans les régions d'Eurasie. Les populations d'Europe et d'Asie de l'Est de l'époque se sont mêlés aux Néandertaliens et se sont accouplés. En revanche, les personnes d'ascendance indigène d'Afrique subsaharienne ne possèdent pas ou peu d'ADN de ce type.
Entre les hommes à 100% homo sapiens et les hommes contenant de l'ADN néandertalien, de légères variations sont apparues, nous apprend l'étude. Le Dr Benjamin Vernot, de l'université de Washington (Seattle) exprime sa surprise : « Il y a un an, j'aurais parié qu'un hybride Néandertal/humain aurait ressemblé à un homme moderne. C'était principalement parce que nous n'avons pas été séparés longtemps, du point de vue de l'évolution. » Ils s'en sont aperçus en localisant précisément où se logaient les fragments d'ADN néandertalien.
Une apparence différente
La pigmentation de la peau des hommes d'ascendance néandertalienne diffère : elle est plus foncée et plus épaisse. Selon les chercheurs, ce serait le résultat d'une adaptation aux conditions climatiques. « Nous avons découvert des preuves que les gènes de la peau de Néandertal ont rendu les Européens et les Asiatiques de l'Est plus adaptés à l'évolution, et que les autres gènes de Néandertal étaient apparemment incompatibles avec le reste du génome humain moderne, et donc n'ont pas survécu dans les populations humaines actuelles », explique le Dr Vernot. C'est notamment le cas des gènes associés au langage et à la parole.
D'autres chromosomes sont liés à l'apparence : les « descendants » actuels de Néandertal auraient les cheveux plus épais et les ongles plus solides. Chez les Européens, on trouve même un bras de chromosome (allèle) relié au tabagisme. Les variations héritées du Néandertalien seraient à l'origine de maladies, notamment auto-immunes : la maladie de Crohn, qui entraîne des inflammations intestinales, le lupus ou des maladies hépatiques... mais aussi le diabète de type 2. C'est sans doute la découverte la plus importante : elle nous permettrait de comprendre pourquoi certaines personnes sont plus à risques que les autres.