Un nouveau médicament contre les formes résistantes de leucémie chronique et d’une forme rare de lymphome bénéficie d’une procédure accélérée. L’Agence de Sécurité du médicament (ANSM) a annoncé que l’ibrutinib, pas encore disponible sur le marché, bénéficie d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU).
L’ibrutinib est destiné à traiter les patients qui souffrent d’une rechute ou d’une forme rare et réfractaire de leucémie lymphoïde chronique (LLC) ou de lymphone à cellules du manteau (LCM). Une « ATU de cohorte » lui a été attribuée, à la demande du laboratoire Janssen-Cilag, qui produit le médicament. Cela signifie que seuls les patients atteints de LLC ou de LCM pourront recevoir le médicament. Par ailleurs, l’ANSM délivrera les autorisations au cas par cas. La leucémie lymphoïde chronique est la forme la plus répandue de leucémie en France (30%). Chaque année, environ 4 500 personnes en plus sont atteintes de la maladie. Le lymphone du manteau, lui, est beaucoup plus rares : 600 à 700 nouveaux patients sont touchés chaque année. L'ATU devrait concerner, selon l'ANSM, plusieurs centaines de patients.
Une demande officielle d’autorisation de mise sur le marché (AMM) a été déposée en octobre dernier auprès de l’Agence Européenne du Médicament (EMA). Mais l’ibrutinib ne sera pas disponible avant plusieurs mois. La bonne tolérance au traitement et une rémission durable dans 50 à 70% des cas ont incité l'ANSM à d’accélérer la procédure en délivrant une ATU. La FDA, équivalent de l’ANSM aux Etats-Unis, a aussi fait le choix en novembre dernier d’autoriser rapidement ce médicament.