Le 3ème Plan cancer (2014-2019), présenté ce mardi par François Hollande est doté de 1,5 milliard d’euros. Il mise sur le dépistage, en particulier celui du cancer du col de l’utérus, et la prévention, en s’attaquant vigoureusement au tabagisme, avec un arsenal anti-tabac. Ainsi, pour le Président de la République, le premier objectif de ce Plan cancer 3 est de guérir « plus de personnes malades ». Pour deuxième objectif, l'Elysée souhaite l’amélioration de la recherche sur le cancer. « Nous devons être une nation de progrès et la recherche en fait forcément partie », a déclaré François Hollande. Et pour y parvenir, le chet de l'Etat a indiqué la marche à suivre pour les cinq ans à venir.
Doubler le nombre de patients dans des essais thérapeutiques
Les actions portées par le deuxième Plan cancer ont permis une augmentation de l’inclusion de plus de 70 % des patients dans les essais cliniques grâce à une structuration des lieux de recherche clinique, en particulier pour les phases précoces, et une politique incitative notamment via le registre des essais cliniques de l’Institut National du Cancer (INCa).
Ainsi, en 2013, près de 25 000 patients ont été admis dans des essais thérapeutiques académiques, pour la majorité d’entre eux, ou industriels. Toujours pas suffisant pour le gouvernement. Ce dernier s'est donc donné l’objectif de doubler ce nombre annuel à l’horizon du Plan.
« En 5 ans, l’enjeu est de doubler le nombre d’essais cliniques, pour tous les cancers. De la même façon, 60 000 tumeurs seront analysées et décryptées génétiquement d’ici 2018. Pour cela, 60 millions d’euros seront engagés. La recherche clinique devra se déployer au bénéfice de tous les patients », a indiqué le Président.
Des centres investigateurs ouverts en Outre-mer
Pour atteindre cet objectif, le 3ème Plan cancer prévoit aussi de mettre à la disposition des patients et du public les registres des essais cliniques, et rendre plus accessibles les essais en cours pour les cliniciens. Il propose également d'inclure dans les coûts de la recherche, le transport et l’hébergement, en particulier pour les enfants et leurs accompagnants, afin de lever cette barrière d’accès aux essais thérapeutiques.
De plus, des centres investigateurs seront ouverts dans les départements d'Outre-mer. Et les moyens des équipes mobiles de recherche clinique (EMRC) seront renforcés.
En outre, il est prévu de poursuivre l'effort de développement des centres d'essais précoces (Clip) afin de corriger la couverture territoriale (par exemple dans le Nord et les départements d'outre-mer -DOM), et d'identifier des centres dédiés aux essais chez les enfants. « Des partenariats avec l'industrie pharmaceutique devront être développés pour accélérer la prise en compte des cancers rares et des cancers pédiatriques ».
Garantir l'indépendance de la recherche
Enfin, François Hollande a insisté sur l'importance de la recherche fondamentale dont il faut « garantir l'indépendance et la créativité car c'est de là que viennent les innovations de rupture. » François Hollande s'est donc engagé à assurer un taux de financement pour la recherche fondamentale sur le cancer supérieur à 50% des crédits de l'ensemble des appels à projets de l'INCa et de l'Aviesan cancer, « en considérant les financements sur des périodes longues. »
Pour conclure, le plan évoque également les sites de recherche intégrée sur le cancer (Siric) en indiquant qu'il faut poursuivre cette dynamique car ils confortent l'interdisciplinarité et le continuum indispensable entre recherche fondamentale, recherche translationnelle et recherche clinique.
Ces sites ont en effet pour objectif d'offrir à la recherche translationnelle en cancérologie de nouvelles conditions opérationnelles, afin d'optimiser et d'accélérer la production de nouvelles connaissances, et de favoriser leur diffusion et leur application dans la prise en charge des cancers. A l'occasion des cinq ans d'existence des huit Siric, un nouvel appel à candidatures sera lancé », conlut le Plan.