« Des hémorragies, des problèmes d’incontinence, des douleurs pendant les rapports sexuels, des démangeaisons… et bien sûr, il y a celles qui meurent à cause de cette pratique. » Cette pratique, c’est l’excision. A l’occasion de la 6e Journée mondiale contre les mutilations génitales, le Figaro rappelle que 130 millions de femmes sont encore touchées par cette pratique barbare. Au Mali, par exemple, souligne le Figaro, 85 % des femmes sont excisées.
Bien sûr, des ONG ainsi que les Nations Unies tentent de faire reculer cette pratique. Mais, le combat est long, car il faut lutter contre des idées reçues qui ont la vie dure. « Au Mali, l’idée commune est que l’excision empêche les femmes « de mal se comporter », de ne pas maîtriser leur désir, de courir après les hommes », explique le journaliste du Figaro. Autre croyance bien ancrée : l’excision serait recommandée dans le Coran. Enfin, cette mutilation touche la sexualité. Le tabou reste donc encore énorme.
Le tableau n’est pourtant pas totalement noir. Un rapport du fonds des Nations Unies pour l’Enfance de juillet dernier faisait état d’un recul de l’excision dans certains pays d’Afrique. C’est le cas par exemple du Kenya et de la Tanzanie, où les femmes âgées de 45 à 49 ans sont trois fois plus susceptibles d’avoir été excisées que les filles entre 15 et 19 ans, souligne l’Unicef. Autre exemple, le Ghana, où 60 % des femmes de 40 ans et plus ont subi une excision, contre 16 % pour les adolescentes.
Mais, le plus grand espoir vient sans doute du fait que, selon l’Unicef, dans trois pays (la Guinée, la Sierra Leone et le Tchad), les hommes sont plus nombreux que les femmes à vouloir mettre fin à l’excision. Même si, selon ce même rapport, 30 millions de petites filles risquent encore l’excision dans les dix ans à venir.