Les lignes aériennes à haute tension n’augmentent pas le risque de leucémie aiguë de l’enfant. C’est ce qu’affirme une étude parue ce 7 février dans le British Journal of Cancer. Le groupe de recherche sur le Cancer dans l’enfance de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) a analysé les données sur la vie de 16 500 enfants atteints de ce type de cancer entre 1962 et 2008.
Les champs magnétiques classés cancérogènes
A l'origine de l’inquiétude des familles et scientifiques, l’émission de champs magnétiques à fréquence extrêmement basse à cause des lignes à haute tension. Ces champs magnétiques ont été classés « cancérogènes possibles » par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) en 2007. On leur attribue notamment la responsabilité de leucémies aiguës de l’enfant.
Or, cette étude montre que le risque était réel jusqu'au début des années 1980, mais qu'après, naître de mère vivant à moins d’un kilomètre d’une ligne aérienne à haute tension n’exposait plus à un risque de développer la maladie. « C’est très encourageant de voir qu’au cours des dernières décennies, il n’y a eu aucun risque accru de leucémie chez les enfants nés près d’une ligne à haute tension. Des études approfondies sont nécessaires pour déterminer pourquoi les études précédentes suggéraient un risque avant les années 1980. Mais les parents peuvent être rassurés par les résultats de cette étude », estime le Dr Kathryn Bunch, auteur principal de l’étude.
Des résultats contradictoires
Une étude précédente, parue en 2005, a montré que les enfants nés à moins de 600m d’une ligne à haute tension étaient exposés à un surrisque relatif de leucémie aiguë. Preuve que le débat n’est pas clos, on observe en France une double position. Une étude a suggéré qu’il n’existe aucun risque pour les lignes à haute tension, un léger pour les lignes à très haute tension mais à condition de vivre à moins de 50m d’une telle installation. Pourtant, depuis 2013, il est déconseillé, par précaution, d’implanter ces lignes près des établissements dits « sensibles » : hôpitaux, maternités, crèches, écoles. Il faudra donc quantifier précisément le risque lié à l’exposition aux champs magnétiques de basse fréquence avant d’apaiser tous les doutes.