Fumer en voiture avec un enfant pourrait bientôt être interdit en Angleterre. C’est en tout cas le sujet débattu actuellement par le Parlement britannique et dont l’issue est très attendue par de nombreux spécialistes. Si cette loi venait à être adoptée Outre-manche dans le cadre du nouveau projet de loi sur la famille, elle ne ferait que suivre le modèle d’autres pays anglo-saxons comme l’Australie ou le Canada. Et pour aider les députés à prendre la bonne décision, plus de 700 médecins et autres spécialistes des maladies respiratoires viennent de publier dans le British Medical Journal une lettre ouverte. Dans cet appel, ces centaines de professionnels de santé font valoir que l'exposition de la fumée secondaire est une cause majeure de mauvaise santé chez les enfants, en particulier dans les familles les plus défavorisées.
En voiture, les toxines de la fumée 11 fois plus concentrées que dans un bar
« L’exposition passive à la fumée du tabac est une cause majeure de morbidité chez les enfants, expliquent ces experts. L’inhalation de fumée provoque des dommages au niveau du développement des poumons, et les médecins du Royal College estiment que chaque année au Royaume-Uni, elle est responsable de 300 000 consultations chez le généraliste, 9500 admissions à l'hôpital, au moins 200 cas de méningite bactérienne et pour finir au moins 40 morts subites du nourrisson ». Mais fumer dans une voiture en présence d’un enfant serait particulièrement nocif. Coordonnées par le Dr Nicholas Hopkinson, président du groupe sur les maladies pulmonaires obstructives chroniques à la British Thoracic Society, les signataires rappellent différentes données de santé publique. Tout d’abord dans une voiture, même avec les fenêtres ouvertes, la fumée peut rester plus de 2h et demi dans l’air ambiant. Mais ce n’est pas tout, ces spécialistes rappellent également, que lorsque l’on fume dans un véhicule, cela crée une plus forte concentration de toxines que dans un bar. Certaines études ont montré que cette concentration pouvait être jusqu’à 11 fois plus élevée.
Un débat qui sera tranché la semaine prochaine au Parlement
«Cette lettre est une déclaration puissante des professionnels de la santé de ce pays - des personnes qui, chaque jour, traitent des maladies infantiles causées par le tabagisme passif – pour préserver le droit de l'enfant à respirer un air pur qui ne les rendra pas malade » clame le Dr Nicholas Hopkinson. Selon les signataires, grâce à cette décision politique qui devrait être prise la semaine prochaine, les députés ont une chance de protéger la santé de centaines de milliers d'enfants à l'échelle nationale.
Cet appel à interdire de fumer dans les voitures privées lorsque des enfants sont présents est loin d’être le premier en Grande-Bretagne. Depuis 2007 et l’entrée en vigueur de l’interdiction du tabagisme dans les lieux publics, le Parlement britannique a déjà traité de cette question à plusieurs reprises sans jamais aboutir. La décision concernant ce texte proposé par le parti travailliste devrait être voté ce lundi.