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Musicothérapie

Comment la musique aide à combattre le déclin du cerveau

Par la rédaction avec Audrey Vaugrente

Jouer d’un instrument, danser, chanter… La musicothérapie apporte de nombreux bénéfices aux patients malades, notamment dans les cas de déclin cognitif.

LEMAIRE/ZEPPELIN/SIPA

Danser ou chanter pour lutter contre la maladie d'Alzheimer. Pratiquer une activité musicale est bénéfique pour le cerveau, ont rappelé ce 11 février des chercheurs. Invités par la Sacem, société des auteurs et compositeurs, à une table ronde sur la musicothérapie, Hervé Platel et Emmanuel Bigand ont rappelé les bienfaits de la musicothérapie pour la cognition.

 

Stimulation du « cœur » de la mémoire

« La musique n’active pas une zone, mais plusieurs régions du cerveau », a explique Hervé Platel, professeur de neuropsychologie et chercheur à l’Institut de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM). Ses travaux ont permis de dresser une « cartographie » cérébrale de la mémoire stimulée par la musique. Les deux hémisphères sont sollicités, mais surtout une partie qui joue un rôle clé dans la mémoire : l’hippocampe. Le Pr Platel a pu observer qu’il est hypertrophié chez les musiciens.

L’expérience de la musicothérapie s’est poursuivie dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), non loin de Caen (Calvados) où il enseigne. Il y a lancé, en partenariat avec l’INSERM, des ateliers d’apprentissage de chants nouveaux. Certains patients sont capables de retenir la mélodie, voire les paroles, après plusieurs séances de travail.

 

 

Un déclin cognitif ralenti

Comment l’expliquer ? « La musique transforme le cerveau en accroissant certaines zones », selon Emmanuel Bigand, de l’unité de recherche CNRS 5022. Depuis vingt ans, il étudie le lien entre musique et cognition. Il a notamment observé le ralentissement du déclin cognitif chez les patients atteints d’Alzheimer.

 

 

Les nombreux bienfaits de la musicothérapie

Mais la musicothérapie a des applications bien plus larges. Des études ont par exemple montré que les enfants musiciens ont de meilleurs résultats scolaires que les autres, ou que le déclin cognitif chez les jeunes seniors est réduit. Elle est aussi utilisée dans le cadre de douleurs chroniques, comme la fibromyalgie ou les lombalgies chroniques.

Pourquoidocteur rapportait en juillet 2012 l’histoire de Claudine Comolli, atteinte de fibromyalgie. Grâce à la musicothérapie, elle était parvenue à se débarrasser des antidouleurs opiacés. C’est aussi ce qu’a vécu Melody Gardot, célèbre chanteuse de jazz, qui a eu recours à la musicothérapie après un grave accident de voiture. L’expérience lui avait permis de se remettre de séquelles physiques (problèmes de vue, douleurs chroniques) et psychiques.