Arrêter de fumeur pour se sentir moins stressé. Une étude, parue ce 13 février dans le British Medical Journal, remet en cause les idées reçues sur le tabagisme : le sevrage tabagique améliore la santé mentale alors que fumer la détériore.
Une équipe de chercheurs a passé en revue plusieurs études sur le lien entre le sevrage et le bien-être mental. Les fumeurs ont été interrogés sur leur santé mentale avant et après leur tentative de sevrage. Ceux qui sont parvenus à s’arrêter ont le plus souvent rapporté une réduction significative des symptômes dépressifs et anxieux. Ils se montraient aussi plus optimistes après une réussite. « L’ampleur des effets est équivalente, voire plus forte, que celle des traitements antidépresseurs pour les troubles de l’humeur ou d’anxiété », signale l’étude. Même constat chez les anciens fumeurs qui souffraient de troubles psychiatriques. En moyenne, l’anxiété est réduite de 63% et les symptômes dépressifs de 75%, ce qui est considérable.
Briser le cycle du manque
« Il y a un mythe selon lequel fumer est en fait bon pour votre santé mentale – « fumer calme le stress », « fumer aide à se détendre », « fumer permet d’apprécier les choses » - et il est très difficile de dépasser cette idée reçue », explique Gemma Taylor, auteur principal de l’étude. Mais elle note que « quand vous arrêtez de fumer, et quand vous brisez le cycle du manque, votre santé mentale s’améliore. »
Pour le démontrer, cette spécialiste utilise l’exemple d’un fumeur, dont l’humeur varie selon l’exposition à la nicotine. Il se sent calme, détendu après avoir fumé. Mais dès que la nicotine quitte son système, il présente tous les signes d’une humeur déprimée, d’anxiété et d’agitation. Les fumeurs ont pour habitude d’attribuer ces signes au stress et – parce que la nicotine a des effets relaxants – ils pensent que la cigarette améliore leur santé mentale. C’est en fait tout le contraire.
« Cette étude pourrait éliminer les blocages qu’ont les médecins par rapport à l’intervention auprès de fumeurs avec des problèmes mentaux », conclut l’étude. « Par ailleurs, dépasser l’idée répandue selon laquelle fumer comporte des bienfaits pour la santé mentale pourrait motiver les fumeurs à s’arrêter. »