ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Le harcèlement à l’école laisse des séquelles durables

Etude sur plus de 4000 ados

Le harcèlement à l’école laisse des séquelles durables

Par Afsané Sabouhi

Plus la période de harcèlement est longue et plus les conséquences néfastes pour le bien-être psychologique et la santé de l’enfant s’accumulent, alertent des chercheurs américains.

DURAND FLORENCE/SIPA

Au collège ou à l’école primaire, 1 enfant sur 10 est victime de harcèlement. Du vol de goûter aux insultes, de l'humiliation aux menaces en passant par les coups, certains deviennent véritablement les souffre-douleurs de leurs camarades. Et malheureusement, tout ne s’oublie pas avec la fin de l’adolescence, des séquelles sur la santé peuvent persister, selon une étude mise en ligne par la revue Pediatrics. Une équipe de chercheurs de l’hôpital pour enfants de Boston a suivi près de 4300 enfants, de niveaux scolaires équivalents en France au CM2, à la 5e et à la 2nde. « Notre recherche montre qu’être harcelé pendant une longue durée a un impact sévère sur la santé générale de l’enfant et que ces effets négatifs peuvent s’accumuler et empirer avec le temps », explique le Dr Laura Bogart, l’une des auteurs de cette étude.

 

Une santé psychologique au plus bas

Quel que soit l’âge de survenue du harcèlement, les enfants concernés avaient un état de santé mental et physique moins bon que les autres enfants du même âge, davantage de symptômes dépressifs et une faible estime d’eux-mêmes. Sur une échelle permettant de mesurer l’état de santé psychologique, 44,6% des enfants dont le harcèlement avait été détecté au début de l’étude et persistait encore, se situaient tout en bas de l’échelle, contre 30,7% pour les enfants actuellement harcelés, 12,1% parmi les enfants harcelés pendant les années scolaires précédentes et 6,5% pour les enfants jamais victimes de ce type de comportement.

 

Former les enseignants au repérage

« Ces résultats renforcent l’idée que davantage d’interventions contre le harcèlement à l’école sont nécessaires parce que plus tôt vous stoppez le harcèlement dont est victime un enfant et moins il sera susceptible d’avoir à en supporter des effets durables et dommageables », souligne le Dr Bogart, qui plaide pour qu’enseignants, parents et soignants soient mieux sensibilisés au repérage des enfants harcelés.

Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale a lancé en novembre dernier une nouvelle campagne contre le harcèlement scolaire. Parmi les mesures figurent notamment une campagne télévisée mettant en scène le champion d’athlétisme Christophe Lemaître, un plan de formation des enseignants et un site internet prodiguant des conseils aux élèves victimes, aux familles et aux témoins.