Près d’un fumeur sur trois dans le monde est Chinois. « Chaque année dans ce pays, plus d’un million de personnes meurent des conséquences du tabagisme », expliquait Dr Alexi Wright du Dana Farber Cancer Institute de Boston, dans un article du New England of Medicine en 2008. Un chiffre en constante progression puisqu’il devrait tripler d’ici 2030, selon les prévisions des épidémiologistes.
Mais cette hécatombe annoncée n'est pas une fatalité. 13 millions de vie pourraient être sauvées d’ici 2050 si la Chine appliquait pleinement la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac, qu’elle a signée en 2005. « Appliquer les recommandations diminuerait de 40 % le nombre de fumeurs, ont expliqué des chercheurs internationaux récemment dans le British Medical Journal.
Pour le moment, la Chine a augmenté timidement la taxe sur les produits du tabac en 2009, une mesure qui n'a eu aucune répercussion sur les prix des paquets pour les consommateurs. En outre, l’interdiction de fumer ne s’applique dans les transports publics. Mais si le gouvernement chinois taxait à 75 % le paquet de cigarettes, comme l’Organisation mondiale de la santé le recommande, cela permettrait de réduire de plus de 10% le nombre des fumeurs chinois. 3,5 millions de vies d'ici à 2050 pourraient être sauvées. 5,5 millions de décès supplémentaires d'ici à 2050 pourraient être évités, si Pékin étendait l’interdiction de fumer à tous les lieux publics, et si la publicité pour les produits du tabac était interdite.
Dernier levier : les campagnes d’information anti-tabac massives auprès de la population permettraient d’éviter quatre autres millions de décès. Si ces mesures étaient mises en œuvre rapidement, le nombre des fumeurs chinois baisserait au total de 40% d'ici à 2050, selon les auteurs de l’étude parue dans le BMJ.