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QUESTION D'ACTU

Morte dans la salle d'attente

Décès d'une sexagénaire à Cochin : la saturation des urgences est-elle en cause ?

Une sexagénaire meurt dans la salle d’attente des urgences d’un hôpital parisien après six heures d’attente. Un drame qui relance la polémique sur l'organisation des urgences à Paris.

Décès d'une sexagénaire à Cochin : la saturation des urgences est-elle en cause ? BORDASSIPA




Après six heures d’attente, une femme de 61 ans est morte samedi dernier dans la salle d’attente des urgences de l’hôpital Cochin à Paris. Cette sexagénaire suivie à l'hôpital psychiatrique de Sainte-Anne, a été conduite par les pompiers à l’hôpital Cochin pour une blessure au pied. Après une première observation par l’infirmière d’accueil et d’orientation, elle est installée vers 16h30 en salle d'attente dans un fauteuil roulant à proximité des soignants. Une demi-heure après son admission, elle aurait été appelée plusieurs fois pour être examinée mais elle n'aurait pas répondu. C'est seulement vers 21 heures, au moment où l'équipe de nuit prend le relais que la sexagénaire est découverte inanimée. Les médecins pensent qu'elle s'est endormie mais réalisent que la patiente est morte. Elle serait décédée d’une crise cardiaque.

Des services d'urgences « saturés à plus de 200% »

Ce drame relance le débat sur l’organisation et la saturation des urgences parisiennes, et notamment celles de Cochin qui absorbe près des deux tiers des patients conduits auparavant aux urgences de l’Hôtel-Dieu, fermées depuis le 4 novembre. Dans un communiqué, l’Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) a affirmé que « l’activité aux urgences de Cochin était dans la moyenne de celle observée ces dernières semaines ». L’AP-HP a aussi mis hors de cause son personnel.
Un point de vue qui n’est pas partagé par les opposants à la fermeture de l’Hôtel Dieu. « Le service d’urgences de Cochin était complétement saturé, comme le sont quotidiennement toutes les urgences parisiennes depuis la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu, le 4 novembre 2013 », a déclaré dans un communiqué le Dr Gérard Kierseck, l’ex-chef du service des urgences de l’Hôtel-Dieu. « Nous n’avons cessé de lancer l’alerte sur les risques de cette fermeture, et ses conséquences sur les autres services d’urgences parisiens ». Pour l’urgentiste, « toutes les urgences parisiennes sont saturées à plus de 200% et ce samedi 15 février 2014, l’Hôtel-Dieu, lui, était quasiment vide suite à la décision de détourner les pompiers vers d’autres hôpitaux ».

L'engorgement augmente le risque d'erreurs médicales

La mort de cette femme rappelle que l’engorgement des urgences n’est pas un simple problème d’organisation. Elle a des conséquences sur la santé, elle multiplie par 1,7 la mortalité des malades à dix jours, comme l’a rappelé le Pr Jean-Emmanuel de la Coussaye, chef de pôle Anesthésie Réanimation Urgences du CHU de Nîmes, lors de la remise du rapport du Pr Pierre Carli en octobre dernier. « Quand les urgences sont saturées, cela augmente le risque d’erreurs médicales, cela retarde la prise en charge de la douleur ou encore l’administration d’antibiotiques à quelqu’un qui a une pneumonie », avait alors expliqué le Pr de la Coussaye.
Rappelons que sur les 13,4 millions de personnes qui fréquentent les urgences des hôpitaux chaque année, en moyenne seulement 45% sont prises en charge en moins de deux heures d'attente, selon le baromètre de la qualité des services publics publié en 2010.

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