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Ski : le port du casque incite à la prise de risque

Par Philippe Berrebi

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C’est un peu l’histoire du chauffeur qui conduit à tombeau ouvert sous prétexte qu’il est au volant d’une grosse berline. Il en est de même pour la pratique du ski. Un désir croissant de skier plus vite, sauter plus haut et s’aventurer plus loin en hors piste, résume aujourd’hui le Figaro. Résultat, alors que le pourcentage de porteurs de casque a triplé en dix ans pour atteindre 67 % des usagers outre-Atlantique, le nombre de décès et de lésions au cerveau a crû de   60 %. Cette étude de l’école de médecine de l’université de Western Michigan, relayée par le quotidien, illustre un paradoxe : « Les casques de ski, bien que de plus en plus courants sur les pistes, ne réduisent pas la fréquence et la gravité des accidents recensés en Amérique du Nord, bien au contraire », écrit le journaliste.

Les casques donnent un sentiment illusoire de « sécurité, voire d’invincibilité », analyse un médecin du sport dans les colonnes du quotidien. Cette culture du risque touche aussi bien les débutants que les skieurs expérimentés. « Le dépassement de soi n’est plus une exception, mais bel et bien un dénominateur commun », observe un autre spécialiste. Une étude réalisée par l’université de Washington rappelle que, entre 1996 et 2010, le nombre d’accidents chez les mineurs a augmenté de 250 %.

Bien sûr, le port du casque est indispensable, il permet d’éviter bien souvent des commotions cérébrales ou des fractures du crâne. Avec l’accident tragique de Michael Schumacher, les Français semblent l’avoir compris. Deux fabricants importants de casques ont enregistré une progression de 30 % des ventes au cours des dernières semaines, selon des informations recueillies par le Parisien. Mais peut-être est-il utile de rappeler que le casque atténue la violence des chocs, mais ne protège en aucun cas des conduites à risque.