D’après une récente étude Ifop/Capital Image (1), un dixième des Français sont angoissés à l’idée d’être malade ou de le devenir, et ce sans avoir de symptômes. En conséquence, près des trois quarts de ces personnes vont rechercher de l’information sur Internet et 61 % vont en discuter avec leurs proches. Ceux-ci vont également consulter leur médecin (59 %), voire plusieurs médecins.
Mais dans certains cas, l'angoisse est un véritable syndrome : "l’hypocondrie". La première image qui vient à l’esprit lorsque l’on parle de cet état est sans doute celle du malade imaginaire de Molière. « Mais en réalité, l’hypocondrie est tout à fait sérieuse et bien plus complexe qu’elle n’y paraît », confie le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre à l'hôpital Henri-Mondor (Créteil) contacté par la rédaction de pourquoidocteur.
A quoi reconnaît-on un patient hypocondriaque ?
Pr Antoine Pelissolo : On parle d'un problème d'hypocondrie lorsque la personne n'arrive pas à se rassurer sur son état de santé. A la différence des anxieux, les hypocondriaques ne parviennent pas à apaiser les inquiétudes qu'ils ont en eux, même après une ou plusieurs visites chez le médecin. De plus, même lorsque leurs symptômes ne correspondent pas à des recherches sur Internet et qu'ils sont en bonne santé, les doutes persistent et reviennent très vite. C'est une forme d'anxiété dans laquelle le patient craint toujours d'être malade ou contaminé par les autres.