Combien de fois a-t-on entendu parler de ces époux qui se laissent périr après le décès de leur conjoint… Une étude, parue ce 24 février dans le JAMA Internal Medicine, montre que le corps aussi résiste mal au départ de l’être aimé. Des chercheurs de l’université St George de Londres (Royaume-Uni) ont montré que le risque cardiovasculaire est augmenté dans le premier mois de deuil.
Un pic avant un mois
Le deuil est un facteur de risque de décès, selon les résultats de cette étude. Les chercheurs ont observé le taux d’événements cardiovasculaire chez des personnes âgées de 60 à 89 ans. 30 000 ont perdu leur conjoint au cours du suivi, 83 500 n’ont pas connu ce deuil.
Le risque d’infarctus ou d’AVC est doublé dans le mois suivant le décès du partenaire, selon les résultats : le taux s’élève à 0,16% des patients en deuil contre 0,08 % de la population générale. Passé ce mois, le risque décroît mais il reste élevé. En effet, la mortalité est plus élevée de 25 % chez les personnes âgées la première année suivant le deuil. Il existe aussi un risque accru de syndrome coronarien aigu sans infarctus et d’embolie pulmonaire.
Pression sanguine élevée
« Notre étude confirme le potentiel qu’ont des événements majeurs de la vie, comme un décès, à entraîner une élévation marquée du risque d’événements cardiovasculaires sur le court terme », signale l’étude.
Pour tenter d’expliquer ce qui cause cette hausse considérable du risque d’AVC ou d’infarctus, les auteurs évoquent des modifications physiques. Sur le court terme, la pression sanguine, le taux de cortisol, les battements du cœur ou encore les taux de facteur de coagulation changent. Ce sont autant de marqueurs du risque cardiovasculaire.
L’étude vient confirmer les hypothèses selon lesquelles « le deuil prédispose les individus à un état prothrombique » selon les auteurs. Autre motif possible : les conjoints en deuil négligent leurs propres besoins, ce qui élève le risque d’accidents vasculaires.
Reste à définir des moyens de prévention qui permettent d’éviter ce type d’événements. Pour cela, estiment les auteurs de l’étude, il faudra mieux comprendre les facteurs psychosociaux qui sont liés à l’élévation du risque, afin d’améliorer les soins cliniques des époux en deuil.