La cigarette électronique ferait-elle trembler le tout puissant tabac ? C’est en tout cas ce qu’ont récemment suggéré les résultats de l’enquête ETINCEL de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et son bilan annuel du tableau de bord tabac. Le rapport évoquait une « évolution atypique » des ventes de tabac avec le succès croissant de l’e-cigarette.
Le volume des ventes de tabac a reculé de plus de 6 % en 2013, selon l’OFDT. La confédération des buralistes estime la chute à 7,6 %. La cigarette électronique n’est pas étrangère à cette dégringolade. Sa consommation réduit « la quantité moyenne consommée par les fumeurs, et est ainsi à l’origine d’une partie de la baisse des ventes observée en 2013 », affirme l’OFDT. Le succès croissant de cette alternative au tabac n’est plus à démontrer : elle compte désormais un million d’adeptes.
Utilisée pour arrêter de fumer
Si la cigarette électronique bouleverse la consommation de tabac, c’est souvent parce qu’elle « apparaît aux yeux de ses utilisateurs comme un outil de sevrage », affirmait l’OFDT à l’occasion de son bilan annuel. Son enquête ETINCEL auprès de 2 000 personnes le confirme : les vapoteurs anciens fumeurs sont une majorité à considérer que l’e-cigarette leur a permis d’arrêter totalement le tabac. Pourtant, le produit ne dispose d’aucune autorisation de mise sur le marché (AMM) qui la classerait comme aide au sevrage tabagique.
La moitié des vapoteurs réguliers affirment utiliser la cigarette électronique pour arrêter la cigarette traditionnelle. Ils sont deux tiers à alterner les deux modes de consommation, ce qui explique en grande partie la chute marquée des ventes de tabac. Le plus souvent, ce sont des usagers plutôt mûrs (50-75 ans) et ils sont tous fumeurs ou anciens fumeurs. Les jeunes, eux, semblent toujours attirés par le tabac traditionnel et tentent plus la cigarette électronique qu’ils ne l’adoptent.