La consommation de cannabis est délétère pour la mémoire ?
Ce sont des équipes canadienne et française qui l’ont démontré récemment. Le cannabis a des effets négatifs sur les processus de mémorisation. Et pas n’importe lesquels, il s’agit de la mémoire de travail, c’est-à-dire celle qui nous permet au quotidien de réfléchir, lire, calculer...
Et comment le cannabis intervient dans le cerveau ?
Les substances actives de cette drogue interviennent sur des cellules situées dans notre hippocampe, une partie du cerveau qu’on appelle ainsi car elle ressemble assez schématiquement au petit animal marin bien connu, mais c’est surtout une zone du cerveau qui est responsable de l’intégration des informations sonores, visuelles et spatiales. En fait, les chercheurs ont identifié in vitro et chez l’animal les récepteurs cellulaires bloqués par le cannabis.
Ça confirme que la consommation de cannabis n’est pas bonne pour la santé...
En effet, et on comprend pourquoi les conducteurs qui consomment du cannabis trois heures avant de prendre le volant ont deux fois plus de risques de provoquer un accident que ceux qui ne sont pas sous influence de drogues… Ceci dit, la compréhension du mécanisme permettra peut-être d’utiliser dans certains cas le cannabis comme thérapeutique, mais sans ses effets secondaires.
Le cannabis comme médicament ?
Certaines études ont montré son intérêt notamment contre la douleur dans les phases terminales de cancers, du sida et de la sclérose en plaque. Donc, la description des mécanismes d'action spécifiques des cannabis au niveau de l'hippocampe permettra peut-être d'optimiser leur potentiel d'utilisation thérapeutique, c’est ce qu’espèrent les chercheurs.
Un dernier mot, on parle d’une reprise de la consommation du tabac, est-ce qu’il en est de même pour le cannabis ?
D’après les dernières publications de l’Observatoire des drogues et des toxicomanies, l’OFDT, la consommation du cannabis est plutôt stable ces dernières années. Chez les jeunes, la consommation régulière est en légère baisse. L’expérimentation à 17 ans est stable, mais elle reste à un niveau élevé. 42 % des jeunes de 17 ans ont essayé au moins une fois.
Source Inserm