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Hôpital

La mortalité des patients augmente avec la charge de travail des infirmières

Par Sandrine Chauvard

La charge de travail des infirmiers joue un rôle sur la survie des patients à l'hôpital. A chaque malade supplémentaire, correspond une hausse de 7 % du risque de décès

DURAND FLORENCE/SIPA

Mieux vaut ne pas être pris en charge dans un hôpital où les infirmières sont débordées. Selon une étude parue dans la revue médicale The Lancet, le risque de décéder après une opération chirurgicale est plus élevé en cas de surcharge de travail des infirmières et en fonction de leur niveau d'éducation.
L'étude a été menée dans 300 hôpitaux de neuf pays européens (1). Elle a porté sur les opérations chirurgicales de plus de 420 000 patients de plus de 50 ans. Il s'agissait d'opérations courantes, comme celle de la vésicule biliaire, de l'appendicite ou encore du genou.

Des taux de mortalité variant de 1 % à 7 %
Le nombre de patients morts à l'hôpital dans les trente jours suivant l'admission était très faible en moyenne, de 1 à 1,5% selon les pays. Mais ce taux varie largement au sein d'un même pays. Inférieur à 1% dans certains hôpitaux, il pouvait dépasser 7 % dans d'autres.
Selon les auteurs de l'étude, cette mortalité plus élevée est liée à deux facteurs majeurs : une charge de travail plus importante et un un niveau d'éducation plus faible. Dans les hôpitaux où chaque infirmière est chargée de six patients en moyenne et où 60 %, ou plus, de l'équipe a le niveau licence, le risque de décès du patient dans les 30 jours est pratiquement inférieur d'un tiers à celui des établissements où chaque infirmière a à sa charge huit patients et où seulement 30% d'entre elles possèdent ce degré d'éducation.
A chaque patient supplémenatire par infirmier correspond une hausse de 7 % du risque de décès pour le patient. « Ces résultats suggèrent qu'un niveau sûr de personnel infirmier pourrait contribuer à réduire la mortalité chirurgicale et remettre en question l'idée largement répandue que l'expérience des infirmières est plus importante que leur formation et éducation », estime le Pr Linda Aiken, de l'University of Pennsylvania's School of nursing, qui a participé à cette étude.

(1) L'étude a été conduite en Belgique, Angleterre, Finlande, Irlande, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède et Suisse.