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QUESTION D'ACTU

Cannabis: la génétique influence ses effets





Les uns deviennent euphoriques, certains sont plongés dans des crises d’angoisse, d’autres encore voient des petits personnages flotter dans l’atmosphère. La consommation de cannabis déclenche des réactions bien différentes d’une personne à l’autre. Mais comment expliquer cette sensibilité individuelle face à un même produit ? Notre personnalité, notre mode de vie seraient-ils les seuls déterminants de notre état ? Pas si sûr. « La tendance à ressentir des effets psychotiques semble dépendre de notre ADN », explique Anne Jeanblanc sur le site du magazine Le Point.
La journaliste détaille les travaux menés par l'équipe INSERM de Marie-Odile Krebs (1) du Centre de psychiatrie et neurosciences, à Paris et publiés dans la revue Molecular Psychiatry.

A l’occasion de la visite médicale imposée pour l’entrée en première année d’université, les chercheurs ont interrogé 3 800 étudiants. Près d’un sur deux (44 %) avait expérimenté au moins une fois du cannabis. Environ un consommateur sur cinq a reconnu avoir ressenti un effet de type psychotique : dépression passagère, paranoïa, difficultés motrices cognitives, etc.

Forte de ce constat, l’équipe de l’INSERM a voulu en savoir plus en menant une enquête génétique auprès de 1 200 jeunes. « Les chercheurs se sont en particulier intéressés au gène CNR1, qui code pour le récepteur cérébral aux cannabinoïdes », décrit la journaliste. C’est sur ce récepteur que le THC, principal composant du cannabis, agit. En rapprochant les variations de ce gène des effets ressentis par les jeunes, les scientifiques ont fait deux constats : une forme particulière du gène était présente chez 30 % des sujets ; sa présence semble moins souvent associée à des troubles psychotiques. « Cela suggère l'existence de facteurs génétiques qui prédisposent à ce type de symptômes, indépendamment des habitudes de consommation », explique Marie-Odile Krebs.

Pour la chercheuse, les ados « doivent apprendre à reconnaître ces effets délétères qu'ils peuvent être les seuls à ressentir ». D’autant que la consommation de cannabis augmente le risque de développer plus tard une maladie psychiatrique. C’est justement l’objet de la deuxième phase de l’enquête génétique des chercheurs de l’INSERM. 

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