Les césariennes à l’origine du surpoids ? C'est en tout ce que suggère une équipe de chercheurs britanniques qui a réalisé une méta-analyse de 15 études totalisant 163 753 participants, comparant la césarienne à l'accouchement par voie basse. Des résultats intéressants relayés par l'Agence presse médicale (APM).
Une probabilité d'être obèse augmentée de 26 %
Les résultat rapportés par ces chercheurs sont pour le moins étonnants. En effet, d'après leurs données, l'indice de masse corporelle (IMC) moyen était significativement plus élevé de 0,44 kg/m2 chez les adultes nés par césarienne. Ainsi, ils indiquent que la probabilité d'être obèse était 26 % plus élevée, et la probabilité d'être en surpoids 22 % plus élevée, parmi les participants nés par césarienne.
« Il y a des mécanismes plausibles par lesquels la césarienne pourrait influencer le poids corporel ultérieur. Les types de bactéries dans le tube digestif diffèrent chez les bébés nés par césarienne et par voie basse, ce qui peut avoir des effets importants sur la santé », explique le Dr Matthew Hyde, l'un des investigateurs de cette étude, dans un communiqué publié par l'Imperial College London.
Dans la même tribune, il rajoute : « La compression du bébé au cours de la naissance par voie basse semble influencer l'activation de certains gènes, ce qui pourrait avoir des effets à long terme sur le métabolisme. »
Une piste à explorer pour les chercheurs
Par ailleurs, les chercheurs rappellent qu'il a aussi été suggéré dans le passé que la césarienne prédisposait l'enfant à des problèmes de santé, notamment l'asthme et le diabète. Une association avec l'obésité avait également déjà été évoquée, précise l'équipe.
En effet, une étude américaine publiée en 2012 dans la revue Arcvhives of Disease in Childhood montrait que le taux d’obésité à l’âge de 3 ans était deux fois plus élevé chez les enfants nés par césarienne (15,7 %) que chez ceux nés par voie basse (7,5 %).
« Etant donné le nombre croissant de césariennes dans le monde, il est nécessaire de déterminer si cette association est causale ou reflète d'autres influences concomitantes », concluent les auteurs de l'étude britannique.