Les médicaments contrefaits sont en train de devenir le premier commerce illicite mondial. En 2010, leurs ventes ont atteint 75 milliards de dollars, presque deux fois plus qu’en 2005. Alors pour contrer ce fléau, rapporte l'Agence de presse médicale, les sénateurs viennent d’adopter à l’unanimité une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la contrefaçon. Les sanctions pénales vont être alourdies en cas de contrefaçons dangereuses pour la santé. L’action des douanes sera renforcée et les victimes seront mieux dédommagées.
10 à 20 fois plus lucratif que le trafic de drogues
Ces mesures, si elles sont retenues par le gouvernement, devraient satisfaire les acteurs de la lutte contre ce trafic, en particulier, l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments. En septembre dernier, il dénonçait dans un rapport la démocratisation de la criminalité.
Car vendre des médicaments contrefaits est une façon simple de se faire beaucoup d’argent en prenant jusqu’à présent peu de risques. Pour 1 000 dollars investis, le trafic de stupéfiants peut faire gagner 20 000 dollars, là où la contrefaçon de médicaments peut rapporter 200 000 à 500 000 dollars ! Résultat, ce trafic attire des citoyens ordinaires qui importent des médicaments contrefaits provenant d’Inde ou de Chine par la poste et qui les revendent sur internet à des prix attractifs. Il faut dire qu’internet favorise largement la contrefaçon de médicament. L’Organisation mondiale de la santé estime que la moitié des médicaments vendus sur le net est contrefait.
Des produits toxiques ou au mieux inactifs
Toutes les classes thérapeutiques sont concernées par la contrefaçon, cela peut être des antibiotiques, des anti-allergiques ou encore des anticancéreux. Dans un tiers des cas, ils ne contiennent aucun principe actif, et dans un cas sur cinq, la substance active est en quantité insuffisante ou encore le médicament contient une substance toxique. On a ainsi retrouvé dans des produits contrefaits de la peinture en guise de colorant ou encore de la mort aux rats !