L’Institut national du cancer lance à partir d’aujourd’hui la mobilisation Mars bleu 2014, sa 7e grande campagne de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal. 3e cancer en France par ordre de fréquence et 2e en terme de mortalité avec plus de 17500 décès en 2012, le cancer colorectal souffre encore de tabous qui freine sa détection précoce.
31% de participation au dépistage en 2013
Pourtant lorsqu’il est repéré suffisamment tôt, il peut être opéré et guéri dans 9 cas sur 10. C’est donc tout l’enjeu du programme de dépistage organisé : inciter tous les Français, hommes et femmes sans antécédents familiaux de cancer colorectal, à réaliser le test tous les 2 ans dès l’âge de 50 ans, sans attendre l’apparition des symptômes. Mais en 2013, sur les 18 millions de Français invités à réaliser le test Hémoccult qui détecte la présence de sang dans les selles, seuls 5 millions ont suivi le conseil, 32,8% des femmes et 29,1% des hommes.
Mars bleu 2015 avec un nouveau test
Le dépistage du cancer colorectal se heurte en effet à plusieurs difficultés comme le tabou des maladies digestives, la crainte de la coloscopie (alors qu’il ne s’agit que de l’examen réalisé dans un 2e temps, si le test Hémoccult est positif, dans 2 à 3% des cas) ou encore les modalités pratiques du test qui implique 3 prélèvements dans les selles. L’arrivée en 2015 de tests immunologiques à la place d’Hémoccult doit améliorer l’acceptabilité de ce dépistage en n’imposant plus qu’un seul prélèvement et surtout son efficacité avec deux fois plus de cancers détectés et quatre fois plus de lésions précancéreuses. Les gastro-entérologues estiment qu’ainsi 1500 à 2000 vies pourront être épargnées chaque année.
Les médecins généralistes, moteurs de l'adhésion des Français
Mais pas question de perdre une année de dépistage, l’Inca insiste sur l’importance de répondre à l’invitation de Mars bleu sans attendre 2015 et le nouveau test. L’Institut compte pour cela sur la force de conviction des médecins généralistes carune fois le test remis par leur médecin, 90 % des personnes interrogées déclarent l’effectuer. Or « ils ne sont que 34 % à vérifier systématiquement à chaque consultation auprès de leurs patients âgés de 50 à 74 ans si le dépistage a été fait, contre 56 % pour le dépistage du cancer du sein et 45 % pour celui du cancer du col utérin », regrette l’Inca. Outre le volet grand public de la campagne, avec spots TV et radio, les médecins généralistes sont donc directement ciblés. Dans leur logiciel de gestion de dossiers patients, une fenêtre « pop-up » se déclenchera ainsi à l’ouverture du dossier de chaque patient âgé de 50 à 74 ans, rappelant au médecin que son patient est concerné parle dépistage du cancer colorectal et l’invitant à engager le dialogue avec lui.