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Après 45 ans

La paternité tardive nuit à la santé mentale du bébé

Par la rédaction

Entre deux enfants conçus par le même père à 25 et à 45 ans, le risque de troubles bipolaires est multiplié par 25 et celui d’hyperactivité par 13, selon une étude suédoise.

PureStock/SIPA

Le nombre d’hommes devenant père après 50 ans est en forte hausse. En Angleterre où la situation est assez comparable à la France, le nombre de naissances issues de papas quinquas est passé de 6000 en 1998 à 8500 en 2010. Mais cette évolution sociétale n’est pas sans risque. Une étude publiée cette semaine dans la revue JAMA Psychiatry chiffre les hausses importantes des risques de troubles psychiatriques auxquels se trouvent confrontés les enfants nés de ces paternités tardives.


Des risques très accrus de troubles psy

Les chercheurs américains et suédois ont passé en revue les plus de 2 millions de naissances survenues en Suède entre 1973 et 2001 et ont sélectionné tous les cas où un homme était devenu père autour de 25 ans puis autour de 45 ans. Les chercheurs ont pris soin de tenir compte du niveau de formation des parents et de leurs revenus, des facteurs qui auraient pu contrebalancer les effets de la paternité. Mais les résultats sont vraiment sans appel. Par rapport aux enfants conçus à la vingtaine, le risque de souffrir de troubles bipolaires est multiplié par 25 pour les enfants conçus à la quarantaine et par 13 pour l’hyperactivité. Les risques de comportement suicidaire, de trouble psychotique ou de consommation de drogues sont doublés et celui d’autisme triplés en cas de paternité tardive.

L’ampleur des résultats chiffrés a surpris les auteurs eux-mêmes, mais il ne s’agit pas de la 1e étude suggérant que l’âge du père influe sur la santé de l’enfant. En 2005 par exemple, une étude faisait état d’une augmentation du risque de trisomie 21 dès l’âge de 35 ans, le risque étant multiplié par 3,2 si l’homme avait plus de 50 ans. Réunis en congrès à Paris en novembre dernier, les urologues, qui reçoivent de plus en plus de quinquas désirant (re)devenir père, évoquaient déjà plusieurs risques retrouvés dans l’étude suédoise, comme l’autisme, la schizophrénie ou les troubles bipolaires.

 

Un risque de mutations augmenté avec l’âge

L’explication proviendrait d’une augmentation de la fréquence de certaines mutations génétiques avec l’âge. Or contrairement aux femmes qui naissent avec un stock limité d’ovules, les hommes produisent toute leur vie de nouveaux spermatozoïdes. Mais plus ils avancent en âge et plus ce processus de production des gamètes est vulnérable aux mutations. Il est donc de plus en plus probable que la notion d’horloge biologique ne soit pas exclusivement féminine, ni en terme de fertilité, ni en terme de risques pour la santé du bébé.