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QUESTION D'ACTU

Conflit entre les cliniques et le gouvernement

Les étudiants infirmiers manifesteront les 4 et 13 mars

Pris dans un bras de fer entre le gouvernement et la Fédération de l’hospitalisation privée qui refuse de les accueillir en stage. Les élèves infirmiers manifesteront mardi prochain et le 13 mars.

Les étudiants infirmiers manifesteront les 4 et 13 mars CHAUVEAU NICOLAS/SIPA




Alors que mercredi dernier la Fédération Nationale des Étudiants en Soins Infirmiers (FNESI) s’est vue annoncer le maintien du boycott des étudiants en stage dans les établissements de la Fédération Hospitalière Privée (FHP). Cette menace désormais mise à exécution au 1er mars, va donc pousser ces étudiants en colère dans la rue. En effet, comme l’ont indiqué leurs représentant samedi à l’AFP, ils manifesteront mardi en province et le 13 mars à Paris. « La FHP a choisi d'adopter une politique bien éloignée des valeurs des professionnels de la santé, au détriment des patients », indiquait cette semaine le communiqué de la FNESI.



 

Les étudiants au cœur d'un conflit entre la FHP et le gouvernement

Tout à débuté au début du mois de février, lorsque la FHP menace de suspendre les stages des étudiants infirmiers, « si le projet du gouvernement sur les tarifs est appliqué. » A ce titre, elle rappelait que les cliniques accueillent 32 000 stagiaires, « soit un tiers des élèves infirmiers. » Dans un communiqué, la FHP indiquait aussi que le secteur prévoit de suspendre son plan pour l'emploi. Une vraie menace pour le gouvernement car ce plan représente tout de même 3 000 emplois. À l'origine de cette grogne, la FHP proteste contre plusieurs mesures sur les tarifs hospitaliers émanant du gouvernement. L'une d'elles « conduira à pénaliser les établissements de santé en faisant baisser leurs tarifs en fonction de leur volume d'activité et pénalisera les plus performants d'entre eux », s'élève la FHP.

 

Face à ces désaccords, contactée par pourquoidocteur, Karina Durand, présidente de la FNESI, estimait que les étudiants-infirmiers étaient pris en otage: « Dans cette guerre froide entre les hôpitaux privés et le ministère de la santé les étudiants se retrouvent utilisés comme moyen de pression. Or, ils n'ont pas à être au milieu de tout ça. Pour nous, cette  menace est extrêmement grave. Notre diplôme, c'est moitié stage, moitié théorie, vous imaginez devoir rattraper un stage de huit semaines pendant des vacances d'été ». Par ailleurs, les étudiants-infirmiers craignent également pour la qualité de leur formation. Si les étudiants sont réaffectés vers d'autres stages publics, Karina Durand redoute déjà qu'ils soient contraints d'effectuer leur formation « au sein de services surchargés », avec « un encadrement médiocre ».




Ecoutez Karina Durand, présidente de la FNESI : « La formation des étudiants de 1er, 2ème, 3ème année est en péril. La menace pèse sur 30 000 élèves-infirmiers. »


La qualité de soins des patients en danger ?

Enfin, cette dernière confiait également que la qualité des soins dans ces services pourrait être impactée, au détriment du patient. « La pédagogie et l'encadrement seront beaucoup plus difficiles dans ces services surchargés. Cela va obligatoirement être source d'erreurs pour les professionnels de santé. Avec un impact sur la prise en charge des patients et la qualité des soins. » 




Ecoutez Karina Durand : « Aujourd'hui, les infirmières travaillent déjà à flux tendu. Elles ont déjà parfois du mal à encadrer les étudiants ! »

 

Evaluant à 7.000 le nombre d'étudiants touchés par le boycott, le ministère de la Santé a indiqué jeudi dans un communiqué que près de 90% d'entre eux avaient trouvé une solution. Une partie de ces étudiants commencent les stages lundi. « Effectivement, beaucoup d'étudiants ont retrouvé un terrain de stage mais les services où ils ont été recasés risquent d'être surchargés en étudiants, avec les problèmes pédagogiques que cela implique, c'est une situation insupportable », a déclaré Karina Durand à l’AFP. La mobilisation qui commencera donc mardi prochain a pour objectif que « l'ultimatum soit levé et que chaque étudiant ait un stage qui corresponde à son parcours pédagogique, dans des conditions d'encadrement optimales », conclut-elle.

 

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