Non aux salles de shoot, déclare l’Académie Nationale de Pharmacie. Sa Commission des substances vénéneuses et des dopants émet un « avis défavorable à l’expérimentation de salles d’injection contrôlée de « drogues de rue » telle qu’elle est actuellement définie dans le projet. » L’Académie réclame notamment une « plus grande sécurité des patients » consommateurs de drogue.
L’absence de « garantie de qualité, identité et asepsie » des drogues est le premier argument invoqué par la Commission pour refuser les salles de shoot. De faibles garanties qui réduisent celle d’éviter les contaminations par le VIH, invoquée par le gouvernement. L’Académie dénonce aussi une décision prise sans concertation avec le milieu médical et pharmaceutique.
Renforcer les centres de soins
Pour l'Académie de pharmacie, le projet de salle de consommation à moindres risques va à l’encontre de l'objectif principal : accompagner les patients vers une désintoxication. Elles soutiennent peu la réinsertion dans le circuit sanitaire et l’Académie souligne un « manque de rigueur » dans la méthode d’évaluation. Il s’agit en effet d’une salle pilote. Si l’évaluation s’avère positive, d’autres salles pourraient être ouvertes en France.
Peu d’études favorables, aucune qui ne montre l’utilité des salles de shoot pour les drogues de rues, échec de la Suède… Les académiciens multiplient les arguments à l’encontre du projet gouvernemental. Par ailleurs, souligne l’Académie de Pharmacie, il existe déjà de nombreux centres de soins et 17 000 patients sont sous traitement substitutif. Il faudrait renforcer les moyens alloués à ces centres pour la sécurité des usagers de drogues.