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Fédération Hospitalière Française

Stages des étudiants-infirmiers : les hôpitaux vont devoir gérer une crise

100% des étudiants-infirmiers bénéficieront d’un stage, malgré le boycott des cliniques privées. La Fédération Hospitalière Française (FHF) y est parvenue mais reconnaît une « crise. »

Stages des étudiants-infirmiers : les hôpitaux vont devoir gérer une crise Capture d'écran, site FNSE




L’intégralité des étudiants-infirmiers aura un stage, la ministre de la Santé Marisol Touraine l’a affirmé ce 3 mars sur Europe 1. La plupart des cliniques privées ont suspendu les stages en soins infirmiers pour protester contre la baisse des tarifs. Cette menace mise à exécution ce 1er mars a pris de court la Fédération Hospitalière de France (FHF), contactée par pourquoidocteur. Mais l’ensemble des étudiants touchés ont pu bénéficier d’un stage dans le secteur public, affirme Cécile Kanitzer, conseillère paramédicale à la FHF.

 

Quelle est votre réaction face à la menace des cliniques privées ?

Cécile Kanitzer : Ce qui nous a outrés, c’est qu’un stage est en général planifié à l’avance. Certains stages en mars sont planifiés depuis 2013, des conventions ont été signées. Nous trouvons profondément scandaleux que des stages aient été refusés au 1er mars pour des conventions signées il y a plusieurs mois. C’est vraiment prendre en otage des étudiants et rompre des engagements.

 

Êtes-vous parvenus à réaffecter tous les étudiants ?

Cécile Kanitzer : Il a fallu réaffecter dans l’urgence 9 400 étudiants, mais le secteur public a la capacité de remplir l’intégralité des missions de formation. Tous les étudiants seront pris en charge dans le public. Ce qui est compliqué, c’est de travailler dans l’urgence. Dans quelques spécialités, inévitablement, il a fallu mettre quelques étudiants en surnombre. Il est difficile de respecter la cohérence des parcours de formation, surtout pour ceux en fin d'études. Certains n'auront pas le stage de professionnalisation qu'ils souhaitaient, parce qu'on a dû les affecter où c'était possible. C'est là qu'ils sont doublement pris en otage.

Par ailleurs, il y a une application régionale inégale : le mouvement des cliniques privées est intégralement suivi dans certaines régions, dans d’autres la plupart des étudiants-infirmiers déjà affectés ont pu rester en stage, les décisions se sont appliquées aux conventions futures uniquement. Dans certaines zones, la situation est délicate. Parce que certains étudiants ont des moyens limités, ils ont choisi des stages proches du domicile familial. On les a parfois réaffectés dans des lieux un peu plus éloignés...

 

Comment les stages en soins infirmier vont-ils évoluer ?

Cécile Kanitzer : On a pris conscience qu’une proportion assez importante de stages a lieu dans les cliniques privées. Aujourd’hui, on considère que cette « crise » nous a révélé un point de fragilité auquel il faudra répondre. Nous allons maintenant mener une action pérenne pour renforcer les lignes de stage et renforcer les dispositifs tutoriels pour garantir une qualité de formation pratique plus large.

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