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En grève depuis octobre

Sages-femmes : la ministre crée un statut médical mieux rémunéré

Par Bruno Martrette

Marisol Touraine a décidé de créer, dans la fonction publique, un statut médical à l’hôpital pour les sages-femmes. Le Collectif qui souhaitait un statut de praticien hospitalier est très mécontent.

REVELLI-BEAUMONT/SIPA

Sur l'avenir de la profession de sage-femme, Marisol Touraine a enfin tranché. Ce matin, lors d'une conférence de presse, la ministre a annoncé la création d'un « statut médical indépendant de sages-femmes des hôpitaux. » Ce nouveau statut s'accompagnera d'une valorisation des compétences médicales des sages-femmes, ainsi que d'une amélioration de leur formation. Enfin, le gouvernemement a d'ores et déjà promis une revalorisation de la rémunération de ces professionnelles. « Ce dernier élément sera discuté lors d'une concertation qui s'ouvrira dès le mois d'avril », confie Annie-Claude Ottan porte-parole de l'intersyndicale CGT, CFDT, FO, Sud et Unsa contacté par pourquoidocteur. Et cette dernière de rajouter : « Nous avons déjà indiqué à la ministre que la date de cette négociation était trop éloignée. » Mais pour cette sage-femme au CHU de Montpellier, les annonces de la ministre sont déjà une satisfaction, « surtout le fait de rester dans la fonction publique hospitalière»

Ecoutez Annie-Claude Ottan, sage-femme CGT à la tête de l'intersyndicale : « Nous sommes satisfaites de cette annonce. Sauf l'absence de la responsabilité médicale par les sages-femmes des structures de prise en charge de physiologie sur laquelle nous allons revenir...»


Car pour ces professionnelles, le statut de « Praticien Hospitalier » (en dehors de la fonction publique) réclamé par le Collectif (1) « implique une grande précarité de l'emploi, une grande mobilité nationale et un régime de retraite désavantageux. »


Le collectif mécontent des annonces

Un point de vue non partagé par Caroline Raquin, présidente de l'ONSSF (2), à la tête de ce collectif. Sa délégation réclame depuis le mois d'octobre 2013, « un parcours de santé pour la femme enceinte ou non, avec un positionnement de la sage-femme comme praticien de 1er recours dans les faits. » Mais surtout, « la création d’un statut médical de praticien hospitalier SF à l’hôpital (donc la sortie du titre IV de la Fonction Publique), et l’inscription de la profession de sage-femme dans la 6ème partie du Code de la Santé Publique avec les autres professions médicales. » Dans un communiqué publié hier, le Collectif était ferme : « Nous refuserons tout statut de profession "intermédiaire", qui n’aura de médical que l’adjectif ! » En d'autres termes, elles voulaient la fin de leur statut actuel de paramédicale.

Résultat des courses, la tension dans les maternités risque encore de monter d'un cran après ces annonces qui ne font toujours pas des sages-femmes des égales des médecins et dentistes, qui eux ont un staut de praticien hospitalier. Et d'après Caroline Raquin, jusqu'à hier encore, le mouvement était très suivi. D'après ses estimations, 60 à 70 % de maternités sont en grève à l'heure actuelle.   

(1) ONSSF, CNSF, ANSFC, ANESF, CNEMa, CFTC santé sociaux 

(2) Organisation nationale syndicats sages-femmes