"Des chiffres édifiants", "Un réveil des consciences s'impose", "C'est absolument choquant"... Telles sont les réactions à la publication des résultats d'un sondage sur les violences faites aux femmes en Europe. Publiée par l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne, et révélé par La Croix, cette enquête menée auprès de 42000 femmes, révèle qu'une sur cinq dit avoir été victime de violences physiques et/ou sexuelles et que près de la moitié (43%) déclarent avoir subi des violences psychologiques.
Et comme le souligne la journaliste de La Croix, la France n'est malheureusement pas bien classée : "une femme sur quatre déclare avoir été victime d’une violence physique et/ou sexuelle dans notre pays. Trois Françaises sur quatre disent par ailleurs avoir subi du harcèlement sexuel, contre une sur deux en Europe. Enfin, 47 % des Françaises interrogées déclarent avoir fait face à des violences physiques, sexuelles ou psychiques dans l’enfance, contre un tiers des Européennes."
Pourquoi au XXIe siècle, les femmes sont-elles si maltraitées ? Les auteurs de ce sondage avance une hypothèse : l'alcool. Les femmes interrogées dans ce sondage ont souvent mentionné que leur agresseur avait une consommation abusive de l'alcool.
Autre tendance qui ressort de ce sondage : les femmes des pays du nord de l'Europe sont plus victimes que les autres. Un résultat surprenant étant donné la place de la femme dans ces pays. Ce paradoxe pourrait s'expliquer par la forte consommation d'alcool, le fait que davantage de femmes travaillent et donc sont exposées à des violences mais il pourrait aussi y avoir un biais. En Finlande, en Suède, ou encore au Danemark, la parole des femmes est plus libre. Elles osent donc plus parler ouvertement des violences qu'elles subissent. Ce qui n'est pas le cas dans bien des pays encore. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle deux sénatrices françaises ont récemment déposé une proposition de loi pour modifier le délai de prescription du viol : le texte propose que ce point de départ ne soit plus le moment où le viol ou l’agression sexuelle a été commis, mais le jour où la victime en prend conscience.
Enfin, cette enquête pointe du doigt les conséquences dramatiques de ces violences : 21% des victimes ont souffert de crises de panique et 35% sont devenues dépressives.