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Note du Commissariat à la prospective

Médicaments : des pistes pour changer le mode de prescription

Par Audrey Vaugrente

Les Français consomment trop de médicaments. Les modes de prescription doivent donc changer, selon une note d’analyse du Commissariat général à la prospective.

GILE MICHEL/SIPA

Presque une boîte par semaine par Français et 525€ dépensés par habitant en moyenne en 2012. Dans une note d’analyse publiée ce 5 mars, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) (1) détaille comment réduire la consommation de médicaments en France. Ses auteurs s’inquiètent notamment des conséquences « néfastes sur la santé des populations » de cette surconsommation.

 

Prescrire à partir d'une liste de référence

La France doit prescrire autrement, selon la note d’analyse. Il s’agit, d’une part, de réduire le nombre de prescriptions médicamenteuses, mais aussi de modifier leur nature. La consultation médicale est trop étroitement liée à la prescription, soulignent les auteurs. L’offre de spécialités est abondante, mais les médecins ont des connaissances « mal adaptées aux besoins et souvent jugées insuffisantes. »

Le CGSP propose de suivre l’exemple de la Suède en réduisant le choix possible à l’aide d’une liste de référence. Une telle liste pourrait également privilégier des molécules moins chères, donc permettre des économies. Il est aussi nécessaire de privilégier les prises en charges médicamenteuses. La note d’analyse cite la ville de Strasbourg en exemple : les médecins y « prescrivent » une activité sportive, prise en charge par l’Assurance Maladie.

 

Développer le rôle du pharmacien

Pour réduire la consommation médicamenteuse, c’est aussi l’information des patients qui doit changer, affirme le CGSP. Le rôle de conseil des pharmaciens, auprès des malades et des médecins, est au cœur du dispositif proposé. En amont de la prescription, « systématiser » les groupes d’échange, en incluant les pharmaciens, permettrait de mieux adapter les ordonnances aux besoins réels du patient. Au moment de la délivrance du médicament, l’information doit être mieux prodiguée.

 

Les auteurs de la note proposent de faire évoluer le statut du pharmacien en acteur de santé pédagogue, dont la rémunération ne se fonde plus uniquement sur le nombre de boîtes vendues. Information systématique sur la posologie, sur les effets secondaires de la molécule : voici quelques exemples des missions qui pourraient lui être attribuées. En aval de la prescription, l’objectif est d’éviter les mauvaises pratiques. L’automédication serait sécurisée si les emballages étaient « plus lisibles » et les notices « simplifiées », selon le CGSP. Les auteurs de la note se prononcent aussi en faveur d’une vente à l’unité des médicaments.

(1) Le CGSP apporte son concours au gouvernement pour la détermination des grandes orientations de l’avenir de la nation et des objectifs à moyen et long termes de son développement économique, social, culturel et environnemental. Il contribue, par ailleurs, à la préparation des réformes décidées par les pouvoirs publics (Source CGSP).