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Interdiction dans les lieux publics

Los Angeles part en guerre contre l'e-cigarette

Par Julian Prial

Los Angeles vient de bannir l'e-cigarette des lieux publics. L'interdiction touche les bureaux, restaurants, mais également les parcs, plages, et zones de loisirs où le tabac est déjà interdit.

APERCU/SIPA

East Coast/West Coast, même combat contre la cigarette électronique ! En effet, aux Etats-Unis, que ce soit côté Ouest ou côte Est, l'e-cigarette ne séduit visiblement pas les maires des grandes villes américaines. Après Michael Bloomberg qui a achevé son mandat de maire de New York (décembre 2013) en interdisant la cigarette électronique dans les lieux publics, c'est aujourd'hui la municipalité de Los Angeles qui part en guerre contre ce produit.

Moins dangereuse ne signifie pas sans danger
La ville de « L.A. » a adopté le mardi 4 mars à l'unanimité l'interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics, comme les lieux de travail, les restaurants et les bars. L'interdiction concerne également les parcs, les plages, les discothèques et les zones de loisirs où le tabac est interdit.
Cependant, les clubs de vapotage ne sont pas soumis à cette interdiction. Les clubs de narguilé, où le tabac est autorisé, ne sont pas non plus concernés. L'usage de la cigarette électronique est également autorisé dans les films.
Pour expliquer ce choix, Jonathan Fielding, directeur des services sanitaires du comté de Los Angeles a confié à la presse : « La e-cigarette, présentée comme un moyen d'arrêter de fumer, permet à ses utilisateurs d'inhaler de la vapeur de nicotine, mais les experts affirment ignorer les effets des produits chimiques utilisés. » Et ce dernier de rajouter que « moins dangereux ne signifie pas sans danger. » « Bien que moins dangereuses que les cigarettes traditionnelles, certaines e-cigarettes présentent des risques pour la santé », a-t-il conclu. Résultat, faute de certitude sur les effets du produit, vapoter sera donc interdit dans les lieux publics de la ville californienne.

Quoi qu'il en soit, cette décision risque de porter un coup dur à l'industrie de la cigarette électronique qui est pourtant florissante aux Etats-Unis, avec un chiffre d'affaires estimé entre 1 et 1,7 milliard de dollars en 2013. Les ventes ont de plus été multipliées par neuf entre 2010 et 2012, selon plusieurs études américaines.

E-cigarette : la France peine à trancher sur cette question
Pour sa part, la France peine à trancher sur une éventuelle interdiction de l'e-cigarette dans les lieux publics. Dans son journal du mois de mai 2013, l'Institut de recherche et de sécurité estimait que l'e-cigarette présente un risque dans le cadre du travail. L'Institut rappelait, à ce titre, que le propylène-glycol, présent dans le produit, est responsable, lorsqu'il est inhalé, d’une irritation oculaire et de difficultés respiratoires. L'employeur serait donc en droit de l'interdire dans les locaux. C'est d'ailleurs ce que le ministère de la Santé recommande déjà de faire aux entreprises de transports en commun. 
La RATP a, par exemple, décidé de prohiber l’usage du produit dans l’ensemble de ses espaces, y compris les véhicules. Sans grand succès visiblement, tant le nombre de consommateurs ne cesse d'augmenter dans les rames de métro et les bus parisiens.

Enfin, dans son rapport remis à Marisol Touraine au mois de mai, l'Office français de prévention du tabagisme (OFT) préconisait, pour sa part, que « l'usage de la cigarette électronique soit interdit dans les lieux publics, pas au nom d'un problème de santé mais pour l'exemplarité, car elle peut inciter à fumer », indiquait son président le Pr Bertrand Dautzenberg, principal auteur du premier rapport officiel sur la e-cigarette remis au gouvernement. Dans le même temps, ce pneumologue continue d'affirmer qu'il n'y a « nul besoin d'encadrer ce produit de façon aussi drastique car le produit est largement moins dangereux que la cigarette classique. » « Au nom du principe de précaution, il faudrait mettre partout la e-cigarette. Et enfermer au maximum la cigarette », conclut-il.