Un espoir pour les séropositifs sous antirétroviraux... Selon une étude internationale menée auprès de couples sérodiscordants (l'un des membres était séropositif), sur 44 000 actes sexuels pratiqués sans préservatif, aucune contamination n'a été constatée. Ce résultat étonnant est bien évidemment dû aux antirétroviraux, mais à condition que ces derniers soient parvenus à contrôler l'infection. Les résultats de l'étude PARTNER, relayée par l'Agence presse médicale (APM), ont été présentés ce mardi à la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections (CROI), qui se tient actuellement à Boston.
44 439 relations sexuelles et zéro contamination
Pour parvenir à cette conclusion, une étude multicentrique et internationale a été menée par Jens Lundgren, de l'université de Copenhague. Dans ces travaux, une fois par semestre, les deux partenaires du couple remplissaient un questionnaire portant sur leur comportement sexuel, notamment le nombre d'actes sans préservatif au sein et en dehors du couple.
Point important, les participants n'étaient inclus dans l'analyse finale que si le partenaire séropositif ne présentait pas plus de 200 copies/ml de virus dans le sang (signe que l'infection était contrôlée), et que les couples continuaient à avoir des rapports sexuels sans préservatif.
Ainsi, au 1er novembre 2013, 1 110 couples (hétérosexuels et homosexuels) ont été inclus dans l'analyse. Résultat, sur 44 439 relations sexuelles sans préservatif déclarées, aucune transmission du VIH n'a été constatée.
Malgré une charge virale contrôlée le risque de transmission n'est pas nul
Cependant, lors de l'étude, des personnes ont été contaminées par des partenaires extérieurs. De plus, au cours du suivi, 16 % des séropositifs et 16 % des séronégatifs ont contracté une autre infection sexuellement transmissible que le VIH.
Face à ces résultats encourageants, il est toutefois nécessaire de préciser que dans leurs conclusions, ces chercheurs restent prudents et n'en concluent pas que le risque de transmission du VIH au sein d'un couple sérodiscordant est nul lorsque l'infection virale est contrôlée par les antirétroviraux.
Jens Lundgren estime que « sur une période 10 ans, on ne peut pas exclure un risque d'être infecté sur 10 pour les rapports anaux, et sur 25, pour les rapports vaginaux. »
Ce spécialiste danois du VIH considère, néanmoins, que « le niveau de preuve est suffisamment élevé pour les rapports vaginaux. » Enfin, il espère pouvoir poursuivre l'étude et inclure encore 450 couples homosexuels supplémentaires pour confirmer ces résultats. Cette deuxième partie de l'étude devrait être terminée en 2017.