A l’annonce du verdict, Sylvie Le Cossec s’est mise à danser. La justice a condamné ce jeudi le laboratoire UCB Pharma à indemniser cette chef d'entreprise à hauteur de 81 910 euros. Cette fille du Distilbène a subi deux grossesses pathologiques, une ablation de l’utérus à 45 ans , et son fils Julien est polyhandicapé, résume Claire Hache sur le site du magazine l’Express.
Jusqu’en 1977, des milliers de femmes ont pris ce médicament prescrit pour éviter les fausses couches. Mais pour une partie des 160 000 qui ont utilisé cette hormone de synthèse, la molécule a eu des effets néfastes sur les enfants : « malformations génitales, problèmes de fertilité, grossesses à risque, fausses couches fréquentes, et aussi, cancers du sein, du vagin et de l’utérus », énumère l’Express.
Depuis des années, des victimes mènent un combat pour obtenir réparation de leur préjudice. Aujourd’hui, le délibéré du tribunal de Nanterre reconnaît que le laboratoire UCB Pharma est « responsable des dommages résultant de l’exposition au Distilbène de Mme Le Cossec ». C’est « la victoire de la reconnaissance », commente cette dernière. « C’est la première chose que la justice française puisse faire, reconnaître la responsabilité d’UCB Pharma », confie-t-elle à la journaliste.
D’ailleurs, le laboratoire précise à l’Express qu’il a toujours assumé ses responsabilités « dès lors que celles-ci étaient établies en droit ». Mais l’un de ses porte-paroles ajoute : « Il est important de rappeler que ce sont des dossiers très complexes et que le tribunal doit apprécier chaque cas individuellement ».
Sylvie Le Cossec, elle, va entamer un nouveau combat. La justice a accédé à sa demande de contre-expertise pour son fils de 15 ans, polyhandicapé, né deux mois et demi avant terme. « La prématurité est une des conséquences du Distilbène », rappelle la journaliste.