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Etude canadienne

Les boissons énergisantes associées à la dépression de l'adolescent

Par la rédaction avec Audrey Vaugrente

Les adolescents qui consomment des boissons énergisantes souffrent plus de troubles mentaux que les autres, et consomment plus souvent d’autres substances psychoactives selon une étude.

POUZET/SIPA
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Dépression, abus de substances illicites, consommation d’alcool… Voilà les comportements associés aux boissons énergisantes. Une étude, parue en ligne dans Preventive Medicine, révèle que les jeunes adeptes de ces boissons qui « boostent » le corps et l’esprit sont aussi plus susceptibles de développer des comportements à risque.

 

La mauvaise santé mentale des utilisateurs

Une équipe de l’université de Waterloo (Canada) a interrogé plus de 8 000 lycéens. Parmi eux, deux tiers avaient déjà consommé des boissons énergisantes l’année passée. 20% d’entre eux l’avaient fait une fois ou plus par mois. Les plus jeunes étaient les plus nombreux à le déclarer. « Les campagnes de publicité semblent étudiées pour attirer les adolescents et les jeunes adultes. C’est une combinaison dangereuse, particulièrement pour ceux à risque d’abuser de substances », analyse Sunday Azagba, auteur principal de l’étude.

 

L’étude a aussi révélé que les adolescents qui ont recours aux boissons énergisantes sont ceux qui ont la moins bonne santé mentale. Ils sont plus susceptibles de souffrir de dépression ou d’avoir des comportements à risque. La consommation d’alcool ou de substances illicites est aussi plus élevée que ces adeptes de ces boissons. « Cette tendance reste préoccupante en raison du taux élevé de consommation chez les adolescents. Ces boissons attirent les jeunes gens grâce à leurs bienfaits temporaires, comme une vigilance accrue, une meilleure humeur ou une énergie physique », explique Sunday Azagba.

 

La caféine, premier coupable ?

Les auteurs de l’étude blâment clairement la caféine, présente en quantité dans ces boissons. Si certaines marques se montrent plutôt raisonnables, d’autres plafonnent à des doses à peine croyables. En France, le Red Bull contient moins de caféine qu’une tasse de café noir. En revanche, le Monster cumule l’équivalent de quatre tasses d’espresso dans une canette. Les marques commercialisées outre-Atlantique peuvent aller jusqu’à 400 mg de caféine par litre de boisson. Et d’autres stimulants (taurine, D-glucuronolactone…) s’y cumulent. Les chercheurs réclament donc une moindre quantité de caféine dans les différentes marques.

 

 

« Il faudrait au minimum prendre des mesures pour limiter l’accès des adolescents aux boissons énergisantes, éveiller les consciences et améliorer l’éducation sur les dangers potentiels de ces boissons, et réduire la quantité de caféine dans chaque cannette », estime Sunday Azagba. « Cela n’éliminera pas le problème dans son ensemble, mais des mesures comme celles-ci aideront à limiter les dommages sur la jeunesse. »  

Les boissons énergisantes ont déjà été associées à plusieurs effets secondaires mauvais pour la santé : symptômes cardiovasculaires, troubles du sommeil, nervosité, nausées. Les adolescents, qui mélangent plus souvent ces produits avec d’autres excitants ou d’autres substances (alcool, tabac, cannabis…), et à la santé plus sensible, sont particulièrement exposés au risque.