A quand le remboursement des lecteurs de glycémie en continu ? A l’occasion du congrès de la Société Francophone du Diabète (SFD), ce 12 mars, un appel sera lancé en direction de l’Assurance Maladie. Alors que près de la moitié des patients diabétiques sont insuffisamment contrôlés, des négociations sont en cours pour évaluer si ces nouveaux dispositifs médicaux doivent être remboursés. L’enjeu est de taille puisqu’ils représentent 3 000 € supplémentaires chaque année dans les dépenses de santé d’un malade. Contacté par pourquoidocteur, Gérard Raymond, président de l’Association française des diabétiques (AFD) explique l’intérêt d’un tel dispositif.
A qui s’adresse le lecteur de glucose en continu ?
Gérard Raymond : Les personnes atteintes de diabète ont besoin de connaître plusieurs fois par jour leur glycémie. Ce taux varie en permanence, et nous avons besoin de connaître, sur la durée, l’évolution de cette glycémie. Depuis une dizaine d’années, un produit qui permet de lire en permanence son niveau dans le sang est testé. Des études ont montré que dans certains cas, particulièrement chez les enfants et les patients dont le diabète est mal équilibré, ce dispositif permet d’alerter pour les hyper et les hypoglycémies.
Certains patients ne savent pas reconnaître une hyperglycémie et une hypoglycémie. Ce dispositif médical, avec des alarmes, permet de les alerter. Pour certains patients, c’est un plus qui leur permettra d’améliorer leur qualité de vie, d’adapter leur traitement à leur projet de vie.
Où en sont les négociations sur son remboursement ?
Gérard Raymond : Des négociations sont en cours entre les industriels, l’Assurance maladie, le ministère de la Santé. On est dans un cadre budgétaire contraint, il faut que l’innovation thérapeutique apporte un vrai plus pour que la collectivité puisse le rembourser – ce qui est tout à fait logique. La Haute Autorité de Santé a émis un avis favorable à un ou deux des dispositifs.
Quelle est la position des médecins ?
Gérard Raymond : La SFD a édité des recommandations et mené des études sur ces dispositifs pour démontrer qu’il y a une réelle amélioration de leur équilibre diabétique. Pour nous, il y a aussi une véritable amélioration de la qualité de vie.
Les médecins diabétologues considèrent que, dans certains cas, cela apporte un plus au patient. Mais il faut s’inscrire dans la raison : le dispositif ne s’adresse pas à 3,5 millions de patients diabétiques.