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Problèmes d’hygiène

Toilettes scolaires : 1 ado sur 3 n'y va jamais

Par Audrey Vaugrente

A cause de la saleté des toilettes au collège ou au lycée, un adolescent sur trois évite systématiquement de s’y rendre. Les conséquences sur la santé sont nombreuses.

ALFRED/SIPA
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Odeurs d’urine, absence de savon ou encore toilettes bouchées... Autant d’arguments invoqués par les élèves du secondaire pour justifier leur dégoût des toilettes. Le rapport de l’Observatoire national de la Sécurité et de l’Accessibilité des établissements d’enseignement (ONS), rendu public ce 11 mars, pointe une défaillance sérieuse. Sur 16 000 établissements interrogés, un tiers a reconnu que certains élèves renoncent à utiliser les sanitaires de l’école.

 

Manque de papier, de savon, odeurs nauséabondes...

Dans les faits, de nombreuses détériorations des toilettes scolaires sont signalées, par les élèves et l’administration. Elles vont du simple graffiti sur le mur aux sols imprégnés d’urine pour la moitié des sanitaires masculins en passant par une immense majorité de cuvettes bouchées (61,5% des cas) – donc inutilisables. Ces problèmes d’hygiène sont rarement pris en compte par les établissements, selon le rapport de l’ONS. 6 sur 10 nettoient les lieux d’aisance une fois par jour, un tiers le font deux fois. Mais en cas de nécessité immédiate, ils ne sont qu’un sur cinq à assurer un nettoyage immédiat.

 

L’hygiène des sanitaires laisse à désirer aux yeux des jeunes scolarisés. En tête des reproches figure le manque de papier (42%), suivi de près par les odeurs (32%) et le manque de savon (25%). La propreté et le matériel dégradé sont également évoqués par un bon nombre de jeunes. Conséquence directe, selon la thèse du Dr Bénédicte Hoarau (2013), citée par l’ONS : un adolescent sur 3 ne se rend jamais aux toilettes scolaires et une bonne part n’y va qu’en cas de « besoin pressant. »

 

Des douleurs et symptômes abdominaux

Les conséquences directes sur la santé des étudiants ne doivent pas être négligées. « L’état des sanitaires n’est pas sans conséquences sur les problèmes d’hygiène et de santé des jeunes : pathologies induites, risques de transmission bactériologique, atteinte au bien-être des personnes… » souligne le rapport de l’ONS. Sont aussi signalés des douleurs et des symptômes abdominaux chez les jeunes qui évitent les toilettes scolaires, comme les maux de ventre, la constipation, les brûlures lors de la miction ou l’incontinence urinaire. Se retenir présente des risques pour la santé : infections urinaires, constipation chronique… Selon le Dr Bénédicte Hoarau, « ce sont les filles qui souffrent le plus des troubles recensés. » Mais les établissements sont très peu nombreux à sensibiliser les adolescents à l’importance d’une bonne hygiène des sanitaires.