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Syndrome métabolique

Les fringales nocturnes associées à l’obésité

Par Audrey Vaugrente

Des chercheurs ont révélé que l’obésité et le syndrome métabolique sont liés au syndrome de fringale nocturne. Gare aux adeptes de la collation de minuit.

DURAND FLORENCE/SIPA
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Une envie pressante de manger pendant la nuit ? Il s’agit peut-être du syndrome de fringale nocturne (1). Il touche 1 à 2% de la population adulte, mais concerne une personne obèse sur 10. Une étude, à paraître dans l’édition d’avril de la revue Eating Behaviors, souligne l’association entre ce trouble alimentaire et l’obésité ou le syndrome métabolique.

 

Les universités canadiennes Laval (Québec) et de Montréal, ainsi que celles du Missouri et de Pennsylvanie (Etats-Unis), se sont associées pour mener une étude sur 600 hommes et femmes. Chacun a répondu à des questionnaires sur 14 symptômes de l’hyperphagie nocturne et a noté sur une échelle de 0 à 4 la force avec laquelle ils se manifestent. Les chercheurs ont ensuite réalisé des mesures anthropométriques des participants, analysé leur sang et mesuré leur pression artérielle.

 

Cause ou conséquence du dérèglement ?

Plus l’IMC des participants est élevé, note l’équipe, plus les symptômes de fringale nocturne sont marqués. On remarque d’ailleurs que deux des principaux symptômes – le besoin pressant de manger et l’anorexie matinale – sont plus présents chez les personnes atteintes de syndrome métabolique. L’association positive avec le besoin de manger la nuit ne se note que chez les femmes.

Chez les hommes, il existe un lien entre le tour de taille, un taux élevé de triglycérides et les fringales nocturnes. Chez les femmes, l’association du syndrome avec la pression artérielle s’est avérée négative.

 

Les raisons de ces associations n’ont pas encore été déterminées par les chercheurs. « Pour le moment, nous ne savons pas si ce syndrome est le cause ou l’effet d’un dérèglement métabolique. Même les études hormonales ne sont pas concluantes à ce sujet. On ne sait pas si les différences dans les taux des hormones sont dues au fait que les gens mangent la nuit ou si ce sont des différences qui les poussent à manger la nuit », explique Annette Gallant, auteur principal de l’étude. L’équipe a prévu de suivre des sujets enclins à l’hyperphagie nocturne sans trouble métabolique, et d’autres au tableau clinique inverse. L’objectif : comprendre les mécanismes qui régissent le syndrome de fringale nocturne.

 

(1) Syndrome de fringale nocturne, ou d’hyperphagie nocturne : trouble alimentaire qui se manifeste par l’ingestion nocturne de plus de 25% de l’apport calorique quotidien, ou par la consommation nocturne d’aliments deux fois ou plus par semaine.