Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), ville la plus svelte, Argenteuil (Val-d’Oise), ville la plus enrobée. C’est le bilan dressé par Withings, spécialiste du pèse-personne connecté, dans le premier palmarès du surpoids et de l’obésité en France, ville par ville. Espérance de vie, revenu moyen, diverses dépenses ou encore accès aux soins : de nombreux paramètres ont été passés au crible.
L’exception mulhousaine
L’entreprise a utilisé les données anonymes de 20 718 utilisateurs du pèse-personne dans 37 villes de plus de 100 000 habitants. Les résultats ont été classés en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC) des différents utilisateurs. L’équipe a recoupé ces données avec celles de l’Institut national de la statistique (Insee) et de l’étude ObEpi Roche. Argenteuil est la grande perdante avec 55% d’habitants en surpoids ou obèses. Suivent Le Havre (Seine-Maritime) et Orléans (Loiret). La palme des villes les plus minces revient à Aix-en-Provence, Mulhouse (Haut-Rhin) et Besançon (Doubs).
La présence d’une voiture dans le foyer et la proximité d’équipements sportifs n’influencent pas le taux de surpoids et d’obésité dans ces villes, selon les résultats. Le revenu médian, en revanche, y est associé. Plus il est modeste, plus le taux grimpe. Cela s’observe aisément à Paris, qui cumule 38% de personnes obèses ou en surpoids pour un revenu médian de 25 000€. A Lille (Nord), en revanche, un revenu plutôt bas (16 500€) et 44% de surpoids. Mulhouse fait figure d’exception : c’est une des villes les plus sveltes mais aussi la plus pauvre du classement.
De l’importance des médecins
Côté diplômes, on constate que les villes les plus « éduquées » comptent généralement moins d’obèses. Boulogne-Billancourt, ville la plus diplômée, fait aussi partie des plus minces. Là encore, l’écart entre Paris et Lille s’observe : plus de la moitié des Parisiens sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre moins de 40% des Lillois. Mulhouse se situe une fois de plus en contre-exemple, avec moins de 20% de diplômés. La lutte de la mairie pour une meilleure hygiène de vie est à saluer.
Les médecins semblent d’ailleurs compter dans le taux d’obésité d’une ville. Plus ils sont nombreux, souligne l’étude, plus la population est mince. Argenteuil en est le parfait exemple : la ville la plus enrobée est celle où l’on trouve le moins de professionnels de santé. D'ailleurs, les habitants des villes où le taux d'obésité est élevé ont « une légère tendance à moins se soigner » signale l'étude. Cette fois, Argenteuil contredit les données puisque 1 600€ sont dépensés par habitant en moyenne.
Dernière donnée, peu surprenante : les villes les plus touchées par l’obésité sont aussi celles où l’on vit le moins longtemps. C’est le cas dans deux villes du Nord, département sérieusement atteint : Lille et Amiens sont les villes où la population meurt la plus jeune, alors que surpoids et obésité concernent 44% de la population.