Mesure de sante publique ou manoeuvre électoraliste pour donner des gages aux écolos a la veille des municipales ? Alors que la circulation alternée contraint bon nombre de franciliens à laisser leur voiture au garage ce lundi, cette mesure de lutte contre la pollution s'apparente, pour certains, à de l'enfumage. Inefficace et trop tardive, objectent-ils.
Qui a raison ? Aujourd’hui, la presse revient largement sur un dispositif qui n’avait pas été mis en place depuis le 1er octobre 1997. A l’époque, assure le président d’Airparif, Jean-Félix Bernard, « elle avait été efficace et avait entraîné une baisse de 20 % des dioxydes d’azote dans le centre de Paris ». Et pour Anne Hidalgo, « le risque de santé publique est majeur ».
Pneumologue de renom, le Pr Bertrand Dautzenberg, lui, ne partage pas du tout la vision catastrophiste de la candidate parisienne aux municipales. « La circulation alternée, cela n’a aucun effet et, médicalement, cela n’a aucun intérêt », rétorque-t-il dans les colonnes du Figaro. Selon ce spécialiste de La Pitié-Salpêtrière, cette mesure aurait du être prise il y a cinq jours. De plus, « la météo a une influence bien plus grande sur la qualité de l’air », poursuit-il.
Mais, avec ce plan anti-pollution, les Français prennent conscience des dangers qui pèsent au dessus de nos têtes, assurent ses défenseurs. Voire ! Depuis hier, les interrogations portent plutôt sur le dernier chiffre de sa plaque d’immatriculation et sur la poursuite ou non du dispositif pour la journée de mardi.
A ce petit jeu de la loterie, tout le monde risque de sortir perdant. « En France, rappellent les journalistes du Figaro, Anne Jouan et Agnès Leclair, « l’objectif est de 30 microgrammes de particules par m&³3; d’air en moyenne annuelle. C’est donc l’exposition annuelle qui a un impact sur la santé et non des dépassements ponctuels ».