« Puisqu'on semble considérer que nous ne sommes pas autonomes, les sages-femmes vont solliciter les médecins la nuit. On les appellera chaque fois pour leur demander leur avis », a expliqué la sage-femme Caroline Raquin à l'Agence France Presse (AFP). A la tête d'un Collectif de sages-femmes (1) en grève depuis cinq mois pour obtenir le statut de praticien hospitalier, ces professionnelles annoncent une semaine noire dans les maternités.
A partir de lundi, pour rendre leur grève plus visible, « beaucoup de sages-femmes vont aller travailler en noir », a rajouté Caroline Raquin. Et jeudi sera le point d'orgue de cette mobilisation, car ce jour-là, le Collectif « appelle à la fermeture des cabinets libéraux et demande aux sages-femmes des centres PMI (2) de ne pas aller travailler. » Caroline Raquin annonce aussi « des actions coups de poing dans des maternités, » le même jour.
Du côté des revendications, elles sont toujours les mêmes. Un parcours de santé pour la femme enceinte et le suivi gynécologique, avec une visibilité de la sage-femme comme praticien de 1er recours en complémentarité professionnelle, sans sujétion ni soumission, avec les autres praticiens médicaux. Un statut hospitalier qui garantit leur autonomie et reconnaît entièrement leur spécificité médicale, celui des « personnels médicaux hospitaliers », leur permettant d’accéder à un statut de praticien hospitalier sage-femme. Et enfin, un salaire à hauteur de leurs compétences et de leurs responsabilités.
D'après les dernières estimations du Collectif, ce mouvement toucherait aujourd'hui encore 70 % des maternités.
(1) ONSSF, CNSF, ANSFC, ANESF, CNEMa, CFTC santé sociaux