Les petits Français boudent de plus en plus le petit déjeuner ! C'est le résultat de la dernière enquête du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) publiée il y a quelques jours. Elle met en évidence une très forte dégradation de la prise quotidienne d'un petit déjeuner ces dernières années dans l'Hexagone.
Un enfant sur trois saute au moins un petit- déjeuner par semaine
Et en 2013, cette baisse est plus accentuée chez les enfants de 3 à 14 ans. En effet, 29 % d’entre eux sautent au moins un petit-déjeuner sur sept jours, alors qu’ils n’étaient que 11 %, dix ans plus tôt. La proportion d’adultes concernés augmente également régulièrement depuis 2003. En 2013, les 15 ans et plus sont 21 % à sauter au moins une fois par semaine le premier repas de la journée contre 11 % en 2003.
« Cette baisse traduit un délitement de cette occasion de consommation. Sous l'effet des préférences personnelles et du rythme de chacun, le rituel d’une prise commune en famille s’estompe et le nombre de petits-déjeuners sautés croît », précise à ce titre le Crédoc.
Des portions plus importantes pour les autres repas de la journée
D'ailleurs, ces experts regrettent ce constat. Car le fait de sauter un repas, au même titre que la simplification des repas, conduisent à une baisse de la diversité alimentaire. Une constatation préoccupante vu que les apports d’un petit-déjeuner complet (produit céréalier, produit laitier, fruit et boissons) ont des conséquences bénéfiques sur l’équilibre alimentaire de la journée. De plus, on sait maintenant que les adolescents ne déjeunant pas le matin s'exposent à un risque plus élevé de syndrome métabolique des décennies après. A terme, c'est une menace de diabète ou de maladies cardiovasculaires qui plane.
Enfin, cette enquête révèle que pour compenser le besoin en énergie, les portions consommées aux repas suivants sont plus importantes, sans pour autant ajouter de nouvelles catégories d’aliments, « ce qui pourrait en partie expliquer pourquoi les Français n’atteignent pas les recommandations de consommation du Programme national nutrition santé (1). » En plus du petit-déjeuner, on sait par exemple que les Français boudent aussi de plus en plus les féculents.
(1) Lancé en 2001, le Programme national nutrition santé (PNNS) est un plan de santé publique visant à améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition. Pour le PNNS, la nutrition s’entend comme l’équilibre entre les apports liés à l’alimentation et les dépenses occasionnées par l’activité physique.