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Besoin en soins palliatifs

Près d’une personne hospitalisée sur 3 va mourir dans l’année

Par Afsané Sabouhi

3% des personnes hospitalisées vont décéder dans la semaine et 28,8% dans les 12 mois qui viennent. L’hôpital doit s’organiser pour répondre à cette forte demande de soins palliatifs.

CHAMUSSY/SIPA

Le chiffre ne va pas rassurer tous ceux qui fuient les hôpitaux et se tiennent le plus éloignés possibles du corps médical. Près d’un tiers des personnes actuellement hospitalisées sont dans leur dernière année de vie, selon une étude écossaise, publiée aujourd’hui dans la revue Palliative Medicine.

 

Ces chercheurs de l’université de Glasgow ont constitué une cohorte de plus de 10 700 personnes ayant séjourné au moins une nuit dans l’un des 25 hôpitaux d’Ecosse à compter du 31 mars 2010, quelque soit le service, hormis les services gériatriques de long séjour. Au bout d’une semaine, près de 3% des patients étaient décédés, 9% au bout d’un mois et 28,8% dans l’année.

L’analyse plus détaillée des données concernant ces patients disparus a permis de montrer que ce risque de décès concerne davantage les hommes que les femmes, plutôt les patients issus de milieux sociaux défavorisés et 5 fois plus les octogénaires que les moins de 60 ans. Les chercheurs doivent encore examiner les causes de décès mais il apparait que le risque est 3 fois plus important pour les patients hospitalisés dans les services médicaux que pour ceux entrés à l’hôpital pour y subir une opération chirurgicale.

 

Développer la culture des soins palliatifs à l’hôpital

Chiffre frappant selon les auteurs : 9,3% des patients sont décédés pendant leur séjour hospitalier du mois de mars 2010. Une personne sur 10 à l'hôpital est donc en train d'y vivre ses derniers moments.  « Il y a très clairement besoin d’une approche structurée pour identifier les patients hospitalisés qui sont dans les derniers jours de leur vie. Les hôpitaux sont un important lieu de fin de vie mais des difficultés demeurent pour établir la transition vers une culture de soins palliatifs et développer des interventions d’accompagnement des morts imminentes », écrivent les auteurs.

 

Pour ces chercheurs, leurs résultats ne doivent pas être interprétés à l’échelon individuel. En considérant les personnes hospitalisées un jour donné et non celles admises à l’hôpital un jour donné, ils ont constitué un échantillon dans lequel les patients effectuant des séjours longs à l’hôpital sont davantage représentés, ce qui fausse l’interprétation individu par individu. « Notre étude a pour objectif de nourrir le débat sur les soins hospitaliers dans les situations de fin de vie à l’échelle d’un système de santé et non d’un patient individuel », concluent les auteurs.