Nous étions habitués à voir fleurir des palmarès d'hôpitaux dans les hebdomadaires. Aujourd'hui, le Parisien publie en exclusivité le classement des facultés de médecine. Et d'après le questionnaire réalisé par l'Intersyndicat national des internes (Isni), c'est Lille qui offre la meilleure formation aux futurs médecins, viennent ensuite cinq villes qui se tiennent dans un mouchoir de poche - Angers, Nantes, Paris, Toulouse et Nancy- et en queue de peloton, on trouve Lyon puis Marseille. Pour Emmanuel Loeb, président de l'Isni, le principal enseignement de cette étude, c'est que "le niveau varie beaucoup. Or, les Français croient que toutes les formations en médecine se valent... C'est faux".
Faire la transparence sur la qualité de la formation des internes en médecine n'a donc rien d'accessoire. D'autant que les internes sont la clé de voute de l'hôpital public. Certes, l'enquête de l'Isni n'est en fait basée que sur les déclarations des internes eux-mêmes mais comme le précise Le Parisien, la méthodologie a été élaborée avec le service de la statistique de la faculté de Nancy. Pas moins de 14 critères, allant de la qualité des cours à l'évaluation des étudiants, ont été évalués par les internes. Et à ceux qui ne manqueront pas malgré tout de critiquer ce classement, ses défenseurs feront remarquer que ces résultats sont en phase avec ceux des palmarès des hôpitaux. Le CHU de Lille arrivait déjà en tête de celui établi par l'hebdomadaire le Point en 2013.
La principale erreur serait de toute façon de se contenter de critiquer la méthodologie et la mode des palmarès car les internes comme les doyens d'université réclament une réforme des études et surtout une meilleure évaluation des étudiants. Cette réforme est en préparation et la voix des internes commence à porter puisqu'en janvier dernier, ils ont obtenu, après un an de bataille, une revalorisation de leur prime de responsabilité. Preuve que leur place centrale dans les hôpitaux est reconnue. L'Isni continue malgré tout de se battre, cette fois pour la stricte reconnaissance du repos de sécurité. En effet, après chaque garde, un repos de 11h est prévu. Or, plus de 20% des internes n'y auraient pas droit. A en croire l'interne de Marseille interrogé par le Parisien, ce serait monnaie courante dans la cité phocéenne.