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Recommandations de l’Académie de Pharmacie

Seniors : respecter les traitements avec l'aide du pharmacien

Par Audrey Vaugrente

L'observance thérapeutique est un souci majeur pour les personnes âgées. L’Académie de Pharmacie conseille une préparation des doses par le pharmacien.

SIMON ISABELLE/SIPA

Oubli de médicaments, double prise du traitement… Les problèmes d’observance sont nombreux chez les personnes âgées. Pour optimiser leur adhésion au traitement, l’Académie nationale de Pharmacie propose, dans un rapport, d’accroître le « rôle de vigie » du pharmacien et de développer la préparation des doses à administrer (PDA).

 

Une aide « évidente »

80% des personnes âgées expriment leur désir de rester à domicile, selon un rapport de l’Observatoire de la Fin de vie (ONFV). Parmi les éléments dominants, le pharmacien de proximité. Un point fort sur lequel il faudrait miser, selon ce rapport, car ces professionnels sont les mieux placés pour repérer une dégradation dans la situation du patient, notamment un refus ou un abus du traitement. « Le pharmacien peut comprendre rapidement que le patient ne respecte plus sa prescription ou prend son traitement de façon confuse », soulignent les auteurs du rapport. Ils citent en exemple la Suisse, où les pharmaciens peuvent décider, en accord avec le patient, de réaliser des PDA pour trois mois maximum.

 

« L’aide que peut apporter la PDA est évidente », estiment les auteurs du rapport. Qu’il y ait détérioration de l’état du patient ou difficulté à suivre l’intégralité du traitement, le pharmacien doit endosser un « rôle de vigie » et de conseil.
Rôle d’autant plus important qu’en moyenne, les personnes âgées consomment 7 médicaments différents par jour, ce qui rend difficile l’observance. Cette estimation est valable pour les patients âgés à domicile, mais aussi ceux résidant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

 

Optimiser le traitement

Dans le but d’optimiser un passage à la PDA, l’Académie de Pharmacie émet plusieurs recommandations. Elle demande aux pouvoirs publics d’organiser les échanges d’informations entre professionnels de santé tout en assurant « l’accès des patients à ce service global. »
Mais la structure légale ne suffit pas, il faut aussi impliquer les différents acteurs du médicament. En amont, les industriels devraient développer la présentation à l’unité des médicaments et les dosages adaptés aux patients très âgés, comme en Allemagne.
Pharmaciens et médecins, de leur côté, sont chargés de l’estimation des besoins des patients âgés. A la prescription, il faut optimiser le traitement pour favoriser une bonne adhérence. A la délivrance, le pharmacien ne doit pas hésiter à proposer la PDA au patient.
Pour autant, l’attention doit se maintenir : à charge pour les différents soignants de s’assurer que le bon médicament est administré, tout en maintenant une vigilance « face à d’éventuels effets indésirables. » Cet ensemble de mesures, si elles sont appliquées, permettraient moins d’hospitalisations pour défaut d’observance, voire une diminution du nombre de médicaments prescrits à une personne âgée.