Aujourd’hui, c’est le Printemps ! Cette saison est le synonyme de l’arrivée des beaux jours mais aussi du retour des allergies aux pollens. Les pollinoses, c’est une réaction allergique aux pollens qui peut se caractériser par le rhume des foins, des rhino-conjonctives (nez bouché et yeux gonflés) et parfois de l’asthme. Depuis plusieurs années, le nombre de personnes touchées ne fait qu’augmenter et le changement climatique pourrait en être le responsable selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
10% des français touchés
L’Anses reconnaît qu’« il est difficile de quantifier de manière fiable le nombre de personnes réellement touchées par l’allergique aux pollens ». Il semblerait pourtant que le nombre de personnes touchées par des allergies ait doublé dans les vingt dernières années. Pour la France, l’Anses a établi une estimation basée sur des études réalisées entre 1994 et 2006. 20% des enfants seraient allergiques avec 7% chez les 6-7 ans, 20% chez les 9-11 ans et 18% parmi les ados de 13-14 ans. Chez les adultes, 30% seraient touchés.
L’Anses rappelle qu’il existe des prédispositions génétiques mais l’allergie peut toucher « n’importe quel individu, pour peu qu’il ait subi une exposition suffisamment intense et prolongée ». Le risque d'allergie varie aussi en fonction de l’âge. Il est plus élevé chez l’adulte jeune que chez les enfants et les personnes âgées. L’environnement auquel vous êtes exposé peut influencer le risque d'allergies. L’importance de la végétation et de l’intensité des saisons polliniques peut aussi les faire varier.
Le changement climatique comme démultiplicateur des effets
L’Anses estime que le changement climatique pourrait être la cause de l'augmentation de la production de pollens. À présent, les températures plus élevées allongent la durée de pollinisation (création de pollens) et la répartition spatiale du pollen. Certaines zones du pays où les températures étaient plus froides pourront être touchées plus durement par les pollens à cause de la hausse des températures. L’Anses évoque des études expérimentales qui « montrent également que l’élévation des températures atmosphériques et de la concentration en CO2 rendent certains pollens plus allergisants ».
Plus de pollens et donc plus d'allergiques ! Selon l'Agence, les polluants atmosphériques ont en effet fait augmenter le nombre d’allergiques aux pollens. Le rapport évoque la possibilité que les polluants atmosphériques puissent affaiblir la réactivité des bronches et dans le même temps accentuer « l’irritation des muqueuses nasales ou oculaires ». Ces polluants atmosphériques altèrent la structure des grains de pollen en les rendant beaucoup plus petits. De taille microscopique, ils pénètrent le système respiratoire beaucoup plus profondément.
Les recommandations de l’Anses
Après avoir dressé ce bilan, l’Anses dresse une série de recommandations en direction des pouvoirs publics et des villes. L’agence propose qu’un suivi fréquent soit fait afin « d’actualiser périodiquement les connaissances sur la prévalences des allergies aux différents pollens ». Un suivi qui permettrait aussi d'évaluer l'efficacité des politiques publiques mises en place pour lutter contre les allergies.
En milieu urbain, l’Anses recommande que les villes et les responsables d'aménagement soient mieux informés sur les espèces de plantes allergisantes afin que la végétation choisie pour décorer les villes soit diversifiée pour éviter une concentration trop importante de pollen.
Enfin, concernant le rapport entre la pollution et le pollen, l’Anses souligne la nécessité « d’améliorer les connaissances sur les interactions entre pollens et pollution atmosphérique (Ozone, dioxyde d’azote, particules)».