Les sages-femmes du Collectif (1) l'avaient promis, à compter du lundi 17 mars, tous modes d’exercice confondus : hospitalières, salariées du privé, territoriales, libérales, elles allaient durcir leur mouvement de grève débuté il y a cinq mois pour obtenir un vrai statut médical, celui de praticien hospitalier. Cette « semaine noire », comme elles l'annoncaient, a connu son point culminant ce jeudi. Avec plusieurs actions "chocs" sur l'ensemble du territoire tout au long de la journée.
Aujourd'hui, ces sages-femmes en colère ne se sont pas contentées d'aller travailler en blouse noire. Une action symbolisant le deuil de leur profession. Pour montrer leur détermination à faire reconnaître leurs compétences, ces professionnelles ont dès 6h ce matin, bloqué pendant 2 heures la gare de Nantes. Autre exemple à Marseille, où une opération escargot était organisée entre 7h et 9h, de même qu'à Rennes ou à Toulouse. Ces mouvements ont créé de forts ralentissements sur les routes.
Par ailleurs, dans la capitale, une quarantaine de sages-femmes de noir vêtues, masques blancs peints de larmes rouges, se sont symboliquement rendues dans une agence Pôle emploi pour demander une reconversion.
En outre, d'après les estimations du Collectif, plus de 600 cabinets libéraux ont été fermés toute la journée en guise de solidarité avec ce mouvement. Enfin, ces sages-femmes vont jusqu'à demain continuer à parasiter le fonctionnement médical des maternités la nuit, en appelant sans cesse les médecins pour leur demander leur avis.
A la tête de cette délégation, Caroline Raquin avait prévenu le gouvernement récemment dans pourquoidocteur « Je vous l'assure, vous allez encore entendre parler de nous. On ne lâchera rien », disait-elle. Selon les dernières estimations du Collectif , la grève illimitée reconduite lors de la dernière assemblée générale serait suivie par 70 % de la profession.
(1) ONSSF, CNSF, ANSFC, ANESF, CNEMa, CFTC santé sociaux