Plusieurs cas d’oublis de corps étrangers dans le corps de patients ont récemment fait du bruit. Fin décembre 2013, une pince de 15 cm a été retirée du corps d’une patiente, oubliée un mois et demi après une césarienne. Deux mois avant cet événement, une autre jeune femme de 24 ans vivant à Créteil (Val-de-Marne) se rendait également compte qu’une pince avait été oubliée dans son abdomen, depuis… cinq mois. Tout ce qui est introduit dans le corps durant des interventions ou des soins peut y être potentiellement oublié : instruments chirurgicaux, compresses… Le dernier cas en date recense un oubli de sonde urinaire.
Une sonde urinaire d’une vingtaine de centimètres
Le patient, un belge habitant la ville de Charleroi, a découvert que la sonde était toujours dans son corps 30 mois après y avoir été introduite, rapporte le journal belge La Meuse. Daniel Hubinon, âgé de 67 ans, souffrait de douleurs dont les médecins n’arrivaient pas à trouver la cause. Au fil de nombreux tests et analyses, les médecins finissent pas mettre la main sur la cause des problèmes du patient en février dernier : la présence d’une sonde urinaire longue de 20 centimètres. Ce tuyau fait de latex ou de silicone a pour fonction de récupérer les urines contenues dans la vessie et de les évacuer à l’extérieur.
C’est en 2009 et 2010 que le patient a subi plusieurs opérations à l’hôpital Vésale de Charleroi, suite à la découverte d’une tumeur. La Meuse explique qu’ « il semblerait que le chirurgien responsable des opérations ait alors oublié de mentionner, dans son rapport d’intervention, la pose de cette sonde dans le corps » de son patient.
L’hôpital ne reconnaît pas sa responsabilité
Si dans les récentes affaires, les médecins en cause ont reconnu leur responsabilité, ce n’est pas encore le cas pour l’oubli de cette sonde urinaire. Le patient a déclaré à La Meuse « n’en vouloir à personne, ni au chirurgien, ni à qui que ce soit. L’erreur est humaine, je désire simplement qu’on la reconnaisse. Si je demande des dommages et intérêts, c’est pour couvrir mes nombreux frais d’hospitalisation, de médicaments, de déplacements occasionnés par cette erreur. »
Rappelons que ce genre d'erreur est extrêmement rare. On ne trouve pas de récents chiffres sur ce type d’incidents mais selon la revue spécialisée Hepato-Gastro de mai-juin 2001, « l'oubli d'un corps étranger dans la cavité péritonéale représente une complication chirurgicale iatrogène dont la fréquence, rapportée dans la littérature varie de 1 pour 1 000 à 1 pour 5 000 ».