Pour réussir à l’école, il vaut mieux connaître des échecs. En les banalisant, on permet à l’élève de mieux exprimer son potentiel. Dans une société où la réussite est devenue la norme, les conclusions d’une étude menée par deux chercheurs français du CNRS et publiée dans une revue internationale (1) ont de quoi surprendre. « L’échec est une étape normale de l’apprentissage », confie Frédérique Autin, l’un des auteurs au Figaro. Lorsqu’on apprend à un enfant à faire du vélo, précise le Pr Jean-Claude Croizet, « on est très tolérant, on ne s’inquiète pas des échecs, et comme les enfants apprennent seuls, on n’est pas tenté de le comparer aux autres ».
Justement pour étayer leur hypothèse, raconte le quotidien, les deux psychologues ont soumis 111 enfants de sixième à des exercices trop difficiles pour eux. Les élèves à qui on avait expliqué qu’il était normal d’échouer à ces premiers exercices ont obtenu de meilleurs résultats à d’autres épreuves. « En permettant à l’enfant d’échouer, résume Frédérique Autin, on lui évite de se sentir mal face à l’échec ». Et de mettre en doute son intelligence. Car, dans ce cas, l’élève peut se mettre en situation d’auto-handicap, comme ne pas réviser, s’y mettre trop tard ou même dénoncer le système scolaire.
C’est pour cela que des spécialistes recommandent aux enseignants d’expliquer aux élèves qu’ils sont là pour apprendre et non pour se comparer aux autres. D’autres rappellent qu’il vaut mieux complimenter un enfant sur ses efforts et non sur ses résultats. En clair, la note ne mesure pas la valeur d’un enfant !
(1)Journal of Experimental Psychology