Le pic de pollution a disparu du ciel de Paris, pourtant, les particules fines font à nouveau la une des journaux. Un rapport de l'OMS relayé par toute la presse révèle que la pollution atmosphérique a tué 7 millions de personnes en 2012. Elle serait donc responsable d'un décès sur huit. La dernière estimation date de 2008, comme le rappelle le journal Libération, et à l'époque, l'Organisation mondiale de la santé évaluait à 3,3 millions le nombre de décès incombant à la pollution. Les chiffres de 2012 sont donc jugés « très inquiétants » et « plus importants qu'on ne le pensait » par Maria Neira, la directrice du département santé publique à l'OMS. « La pollution de l'air est clairement devenu le principal risque environnemental de santé dans le monde », a-t-elle ajouté.
L'impact particulièrement important « sur les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux » fait dire à l'OMS « qu'il faut une action concertée pour rendre l'air que nous respirons plus propre ». Et à ce titre, l'organisation décerne un bon point à la France en qualifiant la décision de circulation alternée de « bonne mesure ». La gratuité des Velib' et des transports publics est, quant à elle, jugée « souhaitable », note le quotidien Libération.
Mais l'OMS rappelle que la circulation automobile n'est pas la seule responsable, puisque 4,3 millions des décès sont imputables à la pollution de l'air domestique (appareils de cuisson et de chauffage). D'ailleurs, une étude du laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRSCEA-UVSQ), rapportée par La Croix et le Figaro, montre que pendant l'épisode de pollution du 7 au 15 mars dernier, l'air était aussi pollué à 20 km de la capitale, sur le plateau de Saclay, que dans Paris intra-muros. Et l'analyse chimique du bol d'air est instructive : la composition est identique en pleine ville et en zone semi-rurale. Parmi les sources directes de particules fines, les chercheurs ont pu identifier le chauffage au bois et le brûlage de déchets verts (15 %) et les transports (11 %), précise le journaliste de La Croix. Jean Sciare, qui a dirigé l'étude, en conclut que « le transport et l'agriculture ont contribué à la même hauteur à l'épisode de pollution du mois de mars dernier ».