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Rapport OMS 2012

7 millions de morts : d'où vient la pollution atmosphérique ?

Par Julian Prial

Pollution domestique, circulation automobile, agriculture, les causes de la pollution sont nombreuses. Résultat, elle serait responsable d'un décès sur 8 dans le monde.

STEPHEN SHAVER/NEWSCOM/SIPA

Selon un rapport rendu public ce mardi par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pollution athmosphérique est responsable d'un décès sur huit dans le monde. En 2012, 3,7 millions de personnes sont décédées en raison d'effets liés à la pollution extérieure, et 4,3 millions en raison de la pollution de l'air domestique, soit concrètement les fumées et émanations liées aux appareils de cuisson, chauffés au bois ou au charbon, ou les instruments de chauffage. A ce titre, l’OMS a également indiqué que les régions les plus touchées par la mortalité liée à la pollution atmosphérique sont l’Asie et le Pacifique, avec 5,1 million de morts en 2012.


Alerte sur les risques du diesel

Toutefois, l'Organisation rappelle également que la circulation automobile a sa part de responsabilité. Lors du dernier pic de pollution aux particules fines que la France aconnu récemment, les autorités locales ont indiqué que les émissions polluantes de l'automobile représentent environ 20 % de la totalité des polluants en Ile-de-France.
Pour cette raison, l'OMS a une nouvelle fois sonné l'alerte concernant les dangers du diesel. En effet, la combustion stratifiée d'un moteur diesel produit beaucoup plus de particules et d'oxydes d'azote que celle de l'essence. Et en France, on compte 17 millions de véhicules diesel en circulation. Un grand nombre d’entre eux roulent de plus sans filtre. Alors même que ce carburant est classé « cancérogène certain » par l’OMS.

L'agriculture pollue autant que les transports
Enfin, dans les causes de cette pollution, les véhicules ne sont pas les seuls incriminés. L'agriculture, par exemple, a également contribué au pic de pollution autant que les transports !
Les résultats d'une étude du laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRS-CEA-UVSQ), relayée ce mardi par La Croix, mettent en évidence la grande complexité des origines de la pollution aux particules fines. Ces scientifiques, qui ont analysé la composition chimique du bol d'air situé au-dessus de leur tête, sur le plateau de Saclay (à environ 20km au sud-ouest de Paris), durant l'épisode de pollution aux particules fines, ont fait une découverte stupéfiante. L'air qu'ils respiraient dans cette zone dite « verte » était aussi pollué que celui des Parisiens intra-muros.

Sur le plateau de Saclay, la moitié des microparticules PM2,5 (les poussières les plus fines, dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 microns) provenait, à part plus ou moins égales, de la combustion de biomasse (chauffage au bois), de la combustion du fioul (dont le transport), de composés organiques volatils et de sulfate d'ammonium.
Mais l'autre moitié (51 %) de ces microparticules correspondait à du nitrate d'ammonium. Or, « le nitrate est issu de l'oxyde d'azote émis principalement par les transports, l'ammoniac provenant de son côté des activités agricoles », rappelle Jean Sciare, chercheur au LSCE.  En cause notamment, les épandages d'engrais provoquant des émanations de gaz ammoniaque. En se combinant avec les polluants dans l’atmosphère, ils forment ce que l’on appelle les « particules secondaires ».