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Un combattant bâillonné

Par Philippe Berrebi

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Il y a vingt ans, il se démenait dans son service de l’hôpital Broussais à Paris pour ouvrir une consultation de nuit. C’était sa façon à lui d’être aux côtés des séropositifs qui, pour ne pas perdre une journée de travail, venaient consulter le soir.
Dans Libération, Eric Favereau retrace le parcours du Pr Michel Kazatchkine. Après cinq ans passés à la tête du Fonds mondial de lutte contre le sida, ce combattant français de la première génération vient de démissionner. « Une tempête terrible et injuste, commente le journaliste, a en effet éclaté au sein de cette institution». Une structure qui avait permis de casser la route de l’épidémie mondiale du sida grâce aux pays donateurs. 20 milliards de dollars rassemblés et 15 millions de personnes traitées contre le vih. « Et voilà que pour des raisons stratégiques, rapporte le quotidien, les Américains et d’autres bailleurs veulent réduire le budget». Le nouveau directeur, un banquier brésilien à la retraite, fait la chasse aux dépenses dans cette structure qui emploie 600 salariés. Dans un climat de chasse aux sorcières que décrit Libération. Depuis le début, le Pr Kazatchkine a bien compris que les sorcières n’étaient pas du côté des malades et des soignants mais bien du virus et de la maladie. Il vient d’en tirer les conséquences.